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Le FMI dit ne pas vouloir imposer l’austérité en Tunisie

Le Fonds monétaire international (FMI) s’est défendu jeudi de vouloir imposer l’austérité en Tunisie, théâtre la semaine dernière de manifestations parfois violentes faute d’amélioration des conditions de vie de la population.

“Nous reconnaissons bien sûr la frustration du peuple tunisien qui aspire à plus d’égalité sur le plan économique. Leur frustration est compréhensible. Nous la partageons mais nous nous efforçons de résoudre des problèmes très profonds et qui remontent à longtemps”, a déclaré Gerry Rice, porte-parole du FMI lors d’un point presse.

“Il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils soient réglés en une nuit”, a-t-il prévenu, soulignant que le FMI “ne veut pas l’austérité”.

“Nous voulons des réformes bien conçues, correctement mises en oeuvre et socialement équilibrées et nous essayons de soutenir le gouvernement dans cette voie”, a-t-il insisté.

En 2016, le pays avait obtenu une nouvelle ligne de crédit auprès du FMI, de 2,9 milliards de dollars sur quatre ans en échange d’un programme de réformes. La seconde revue de ce programme doit avoir lieu au premier trimestre, a indiqué le porte-parole du FMI.

Si la Tunisie obtenait un satisfecit de la direction du FMI, elle obtiendrait le déblocage de fonds, a-t-il ajouté.

Le FMI a recommandé au gouvernement tunisien de ne pas toucher aux subventions sur les produits alimentaires de base tels que le pain consommé par les plus pauvres et de taxer plutôt les produits consommés par la frange de population aisée, a-t-il souligné.

Il a en outre annoncé que la situation économique de la Tunisie serait au coeur d’une discussion lors d’une réunion sur l’économie régionale à Marrakech, au Maroc, “à la fin du mois”.

L’institution de Washington encourage le gouvernement tunisien à favoriser davantage les investissements et le secteur privé pour réduire la place du secteur public et mettre fin au creusement inquiétant des déficits, a rappelé M. Rice.

Sept ans après sa révolution, la Tunisie, unique pays rescapé du Printemps arabe, a été secouée la semaine dernière par une vague de contestations sociales, la population étant exaspérée par l’absence d’améliorations des conditions économiques.

Après des années de quasi stagnation, la Tunisie a enregistré un net frémissement de sa croissance (2% en 2017, contre 0,8% en 2015 et 1% en 2016). Mais le chômage reste au-dessus de 15%, dépassant même 30% chez les jeunes diplômés, et les prix ont grimpé de 6% en 2017.

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