Dans son rapport du mois d’octobre sur les perspectives de l’économie mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour l’Algérie et fait état d’une inflation « jamais atteinte depuis des décennies » dans le monde
Les perspectives de croissance que fait l’institution de Breton Wood pour l’année en cours et celle à venir ne sont pas très reluisantes pour les économies de la planète.
Le rapport explique que plusieurs facteurs devraient ralentir la croissance mondiale, qui était en 2021 de 6,0 %, parmi lesquels la guerre en Ukraine et les effets encore persistants de la crise sanitaire.
En 2022, la croissance moyenne mondiale devrait se situer à 3,2 %, puis reculer encore à 2,7 % en 2023. « Il s’agit du profil de croissance le plus morose depuis 2001, si l’on excepte la crise financière mondiale et le pic de la pandémie de Covid-19 ».
Le ralentissement est « généralisé » et « plus marqué qu’attendu », indique le FMI qui estime que l’économie mondiale dépend de la bonne calibration de la politique monétaire, de l’évolution de la guerre en Ukraine et d’éventuelles perturbations de l’offre à cause de la pandémie.
Parallèlement au ralentissement de la croissance, les mêmes facteurs ont induit une très forte inflation. Selon le rapport, l’inflation mondiale était de 4,7 % en 2021 et prévoit qu’elle monte à 8,8 % en 2022. Une accalmie est néanmoins attendue à partir de 2023, avec une inflation à 6,5 % puis 4,1 % en 2024.
La hausse des prix n’a épargné aucune région de la planète, mais c’est dans les pays avancés qu’elle est plus élevée qu’attendu. Dans les pays émergents et les pays en développement, une plus grande variabilité a été constatée.
Même si une stabilisation est attendue à partir de 2023, le FMI n’exclut pas que l’inflation puisse persister sous l’effet de nouveaux chocs qui toucheraient les prix de l’énergie et des denrées alimentaires. A titre d’exemple, l’interruption des livraisons des hydrocarbures russes pourrait faire baisser la production en Europe.
« Des réformes structurelles peuvent apporter un soutien supplémentaire à la lutte contre l’inflation en améliorant la productivité et en atténuant les problèmes d’approvisionnement tandis qu’une coopération multilatérale efficace est nécessaire pour accélérer la transition vers les énergies vertes et éviter la fragmentation », préconise le rapport.
Une croissance de 4,7 % pour l’Algérie
Même les taux prévus pour la croissance mondiale pourraient être revus à la baisse à cause d’éventuels chamboulements géopolitiques ou de l’aggravation de la crise immobilière en Chine. Le FMI estime à 25 % la probabilité de voir la croissance mondiale descendre sous 2,0 %.
Dans les perspectives pour la région Mena, c’est la Libye qui sort du lot avec un taux de croissance prévisionnelle à deux chiffres en 2023. Après une contraction prévisionnelle de plus de 18 % en 2022, l’économie de ce pays pétrolier d’Afrique du Nord repartira en 2023 pour enregistrer une croissance de 17,9 %, selon le rapport.
La surprise est venue de Djibouti et de la Mauritanie, qui arrivent à la deuxième et troisième places dans la région Mena avec respectivement des prévisions de croissance de 5 et de 4,8 %.
Pour l’Algérie, les précédentes prévisions de 2,4 % de taux de croissance pour 2022, faites en avril dernier, ont été revues à la hausse, à 4,7 %. Pour l’année 2023, la croissance de l’économie algérienne devrait se situer seulement à 2,6 %, selon les prévisions du FMI.
L’Egypte et les Emirats arabes unis devraient réaliser des croissances à 4,4 et 4,2 %. Vient ensuite le Sultanat d’Oman (4,1 %). L’Irak devrait réaliser la septième plus forte croissance (4 %), mais il s’agit aussi du plus fort recul dans la région, ce pays ayant des prévisions de croissance pour l’année en cours de 9,3 %.