L’ancien chef des services de renseignements algériens Mohamed Mediene dit Toufik n’est plus en prison, même s’il a toujours le statut de détenu. C’est ce qui ressort des déclarations faites par un de ses avocats à Al Shark Al Awssat.
Me Farouk Kesentini a révélé au quotidien saoudien que le général de corps d’armée, qui a dirigé les renseignements algériens (ex-DRS) de 1989 à 2015, se trouve depuis trois mois en « convalescence » dans une clinique militaire « externe » où il a subi une intervention chirurgicale.
L’avocat n’a pas fourni plus de précisions concernant cette « clinique externe » et son emplacement. Selon l’entourage de l’ex-patron du DRS, le général Toufik est « en convalescence et en rééducation » dans un hôpital à Alger, « suite à une chute en prison ».
Mis à la retraite en 2015 par l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, le général Toufik a été arrêté en mai 2019 avec son successeur à la tête du DRS, le général-major Athmane Tartag, le frère de l’ancien chef de l’État, Saïd Bouteflika, et la secrétaire générale du Parti des travailleurs Louisa Hanoune.
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Le nouveau procès devrait se tenir en janvier prochain
Il étaient accusés d’avoir fomenté un « complot contre l’autorité de l’État et de l’armée » suite à une réunion qu’ils avaient tenue fin mars 2019 à Alger en plein soulèvement populaire contre le cinquième mandat de Bouteflika.
Les quatre ont été condamnés en septembre de la même année à 15 ans de prison ferme par le tribunal militaire de Blida, peine confirmée en appel en février dernier pour les trois premiers, et réduite à trois ans de prison dont neuf mois fermes pour Louisa Hanoune qui a aussitôt retrouvé la liberté.
C’est à la prison militaire de Blida que le général Toufik aurait fait une chute qui a nécessité une intervention chirurgicale.
La Cour suprême a accepté en novembre dernier le pourvoi en cassation introduit par la défense, donnant son feu vert pour un nouveau procès au niveau de la même juridiction.
Selon Me Kesentini, le nouveau procès devrait se tenir le mois prochain, assurant, toujours à Al Shark Al Awsat que les chefs d’inculpations pour lesquels étaient condamnés les quatre prévenus « ne sont pas confortés par des preuves tangibles ».
Des rumeurs ont couru ces derniers mois, notamment sur les réseaux sociaux, faisant état de la libération « en catimini » du général de corps d’armée Mohamed Mediene.
L’ancien ministre de la Défense, Khaled Nezzar, condamné à 20 ans de prison par contumace dans la même affaire, a regagné le pays il y a une dizaine de jours, selon plusieurs sources médiatiques.
Nezzar aurait vidé son mandat d’arrêt international devant le tribunal militaire de Blida et serait remis en liberté. La nouvelle n’a pas été confirmée de source officielle.
Quant à Saïd Bouteflika, il fait face à de nouvelles charges devant la justice civile. Le 13 décembre, il a été entendu par un juge du tribunal de Sidi M’hamed dans le cadre de l’affaire de l’ancien ministre de la Justice Tayeb Louh.