Les mesures populistes que les autorités ont pris l’habitude d’annoncer à l’approche de rendez-vous électoraux sont de retour. Ce dimanche 26 mai, le ministre du Travail, Tidjani Hassan Haddam, a annoncé sur son compte Twitter une décision prise par le Premier ministre Noureddine Bedoui en faveur des jeunes souscripteurs au dispositif de l’Ansej.
Le gouvernement a décidé de surseoir à toutes les poursuites judiciaires engagées à l’encontre des jeunes n’ayant pas remboursé leur prêt. Il en sera de même pour les procédures de saisie de leur matériel. La décision ne concerne cependant pas ceux qui ont vendu le matériel obtenu dans le cadre du dispositif.
🔴 هام 🔴
🔴وزير العمل والتشغيل والضمان الاجتماعي البروفيسور تيجاني حسان هدام يعلن عن قرار الوزير الأول القاضي بالتجميد المؤقت لكل المتابعات القضائية ومصادرة عتاد المؤسسات المصغرة.
🔴القرار لا يشمل المقاولين الذين قاموا ببيع عتادهم. pic.twitter.com/qQQjoi9klx
— Ministère du Travail (@min_travail) May 26, 2019
La lecture de l’annonce de M. Tidjani donne une impression de déjà-vu. Le 14 février dernier, en pleine campagne pour le cinquième mandat pour le président Bouteflika, Mourad Zemali, ministre du Travail, déclarait à partir de Tizi Ouzou à partir des jeunes de l’Ansej et de la Cnac, l’autre dispositif d’aide à l’emploi : « Aucune poursuite judiciaire ne sera engagée contre eux. Le fonds de garantie a été spécialement créé pour ce genre de situation afin de prendre en charge le remboursement du crédit contracté auprès de la banque (…) Cette mesure ne concerne pas ceux qui ont fait appel aux dispositifs d’aide à la création d’emploi et qui ont ensuite détourné les financements obtenus vers d’autres activités. »
Depuis, le cinquième mandat est tombé à l’eau, la composante du gouvernement changée et la décision oubliée. Elle est déterrée au moment où le pouvoir tente de convaincre les citoyens de mettre fin aux marches hebdomadaires et d’accepter d’aller vers les urnes.
Ce n’est d’ailleurs pas la première mesure du genre prise par le gouvernement Bedoui. Le 8 mai, le ministre du Commerce avait annoncé qu’une interdiction vieille de 14 ans pourrait être levée. Il s’agit de l’interdiction d’importer des véhicules d’occasion. Les voitures de moins de trois ans d’âge, interdites à l’importation depuis 2005, pourraient faire leur retour du fait de la tentation populiste du gouvernement.
Parallèlement, des mesures « d’apaisement » pour le moins généreuses sont annoncées quotidiennement dans quasiment tous les secteurs : augmentations de salaires, confirmation de travailleurs contractuels, distribution de logements…