La crise que connait le Venezuela en raison de la chute des prix du pétrole prend des proportions plus qu’alarmantes. Ce pays pétrolier d’Amérique latine, qui fut un grand producteur de brut, s’est enfoncé dans un chaos économique sans précédent qui semble être sans fin.
Ce chaos, aux répercussions lourdes sur la population, continue de provoquer depuis plus d’une année des scènes de pillage, de manifestations et d’émeutes. Et les choses ne s’arrangent guère. Elles se compliquent chaque jour un peu plus.
Les prémices d’une guerre civile ?
Selon Le Monde, le régime de Nicolas Maduro, successeur de l’emblématique Chavez, est confronté depuis le mois d’avril à une série de manifestions « hostiles » et « quasi quotidiennes ». Face à cette grogne populaire, le pouvoir vénézuélien a opté pour la méthode musclée : répression, emprisonnement des manifestants et déploiement de l’armée dans plusieurs régions du pays. En seulement six semaines de manifestations, 42 personnes ont déjà perdu la vie et 159 autres sont inculpées sur décisions anticonstitutionnelles de tribunaux militaires, d’après plusieurs médias.
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Dans l’Ouest du pays, près de la frontière colombienne, qui a connu des violences caractérisées par des pillages de grande échelle et des attaques contre des installations de la police et de l’armée, ce sont des éléments des forces spéciales qui appuient désormais l’armée pour assurer la sécurité. « J’ai ordonné le transfert de 2.000 soldats et 600 agents des opérations spéciales », a déclaré mercredi le ministre de la Défense, Vladimir Padrino Lopez, cité par Europe 1.
Les États-Unis s’inquiètent
Dans ce contexte, le Conseil de sécurité des Nations unies a abordé hier mercredi, pour la première fois, la situation dramatique que connait le Venezuela à la demande des États-Unis. Durant cette consultation, Washington a mis en garde contre les risques d’un conflit d’envergure similaire à la guerre civile en Syrie ou à la situation qui prévaut actuellement au Soudan du Sud.
« Ça ne s’améliore pas, ça empire, et nous essayons de dire qu’il est nécessaire que la communauté internationale dise ‘Respectez les droits de l’Homme de votre population’ ou cela va partir dans une direction vers laquelle nous avons vu tant d’autres partir », a prévenu Nikki Haley, la représentante des États-Unis auprès de l’ONU citée par l’Obs.
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