Liposuccion, rhinoplastie, abdominoplastie, gynécopathie : la chirurgie esthétique est en vogue en Algérie.
Pour corriger un défaut physique qui leur donne des complexes, remodeler leur silhouette et se sentir mieux dans leur peau, de plus en plus de femmes et d’hommes poussent les portes de ces cabinets qui fleurissent dans les grandes villes algériennes.
Les adresses s’échangent de bouche à oreille mais s’affichent aussi à portée de clic sur Internet. Quelle clientèle pour quels actes de chirurgie esthétique ? Reportage.
Effacer les rides, repulper les lèvres, se débarrasser de la graisse abdominale, remonter des paupières tombantes, donner du volume à la poitrine ou réduire sa proéminence, désormais plus besoin d’aller à l’étranger pour avoir accès à la médecine et chirurgie esthétique.
À l’approche de la ménopause, certaines femmes encaissent mal le fait de vieillir. C’est le cas d’Ahlem, 55 ans, qui prend régulièrement rendez-vous chez son chirurgien plastique à Alger.
« Il me fait des injections d’acide hyaluronique pour lisser mon front, effacer mes pattes d’oie et donner du volume à mes lèvres. C’est une médecine douce qui n’implique pas l’utilisation du bistouri. Je recommence cette opération tous les 6 à 8 mois et j’y consacre un sacré budget : environ 120.000 DA. Je gagne bien ma vie et je trouve que c’est très important d’avoir une belle image de soi et de réparer les injures du temps », témoigne-t-elle.
Les hommes, de plus en plus nombreux
Les femmes ne sont pas les seules à avoir recours à ce genre de médecine, comme nous le confirme Docteur Karim Bouzid, chirurgien plastique et esthétique depuis 30 ans.
« De plus en plus d’hommes passent le seuil de mon cabinet seuls ou accompagnés de leurs épouses. Ils ont 36 ans et plus et se soucient de leur plastique. Les interventions les plus demandées sont les liposuccion, les gynécoplastie –réduction des glandes mammaires qui sont de plus en plus visible dans notre société -ou une abdominoplastie (pour diminuer du volume abdominal) », explique-t-il.
Le chirurgien dit avoir « observé, un afflux de la clientèle cette dernière décennie ». « C’est dire que le domaine de la chirurgie esthétique se développe à vitesse grand V en Algérie. Grace à Internet, les gens sont tout à fait bien informés des dernières techniques de chirurgie esthétique et demandent à être opérés pour avoir les mêmes résultats », ajoute-t-il.
D’Adrar à Alger en passant par le Canada
Chez Dr Bouzid, les femmes occupent le haut du podium en matière de consultations. Elles viennent de partout. « J’ai aussi bien des patientes du grand sud de l’Algérie comme Adrar par exemple que du Canada ou de l’Europe », nous informe Dr Karim Bouzid.
« Les consultations préalables se font via visioconférence. Les actes chirurgicaux les plus demandées par mes patientes sont la liposuccion (surtout au retour des beaux jours), l’augmentation mammaire, la réduction du volume des seins ainsi que l’abdominoplastie, les liftings et la chirurgie des paupières », détaille-t-il.
Hayet, 32 ans, a trainé un problème physique qui lui a pourri la vie depuis l’adolescence.
« J’ai beaucoup souffert de ne pas avoir de poitrine comme mes copines. J’ai dû attendre de devenir adulte, de travailler et d’économiser de l’argent pour pouvoir enfin m’offrir une prothèse mammaire. Un acte chirurgical qui a complétement changé ma vie. Désormais je me sens très bien dans mon corps. J’ai enfin retrouvé une féminité longtemps effacée », confie-t-elle.
Ces actes médicaux ont un coût et ne sont pas à la portée de tout le monde : liposuccion entre 400.000 et 450.000 dinars algériens ; augmentation mammaire : 500 000 DA ; réduction mammaire : 400.000 DA ; botox : entre 45 000 et 50 000 da ; acide hyaluronique : 40.000 DA la seringue…
Clone de Jennifer Lopez ?
Très tendance actuellement, le « Brazilian Butt Lift », plus connu sous le nom de lifting brésilien, attire de plus en plus de clientes.
« J’ai de plus en plus de clientes qui me réclament ce genre d’opération destinée à remodeler le fessier. Il s’agit de prélever les cellules graisseuses par liposuccion, de les débarrasser de leurs impuretés et les réinjecter au niveau du fessier », explique Dr Karim Bouzid. Prix de cette coquetterie : 380.000 DA !
Autre méthode qui revient à la mode après s’être éclipsée quelques années en Europe et aux USA : les fils tenseurs résorbables, pour le visage. « Beaucoup de femmes qui ont peur de la chirurgie et de ses ratages optent pour cet acte qui est utilisé contre le relâchement du visage », explique encore le Dr Bouzid.
Le culte du corps parfait renvoyé par les stars sur papier glacé commence à faire son petit bonhomme de chemin en Algérie. De plus en plus de femmes et d’hommes n’hésitent plus à corriger les défauts infligés par dame nature.
Se débarrasser d’un complexe physique ou retarder les signes de vieillissement, un rêve à la portée de tous, à condition d’avoir un compte bancaire bien garni.