Les forces du régime syrien ont chassé samedi le groupe Etat islamique (EI) d’une ville symbolique de la province de Homs, a rapporté l’agence officielle Sana au moment où l’organisation jihadiste est acculée dans ses derniers fiefs en Syrie.
Début octobre, l’EI avait pris Al-Qaryatayn (centre) dans la Badiya, le désert syrien, une ville qui a longtemps été un symbole de coexistence entre musulmans et chrétiens dans le pays en guerre depuis 2011.
« Des unités de l’armée syrienne en collaboration avec les forces alliées, ont rétabli la sécurité et la stabilité dans la ville d’Al-Qaryatayn, après avoir éliminé les terroristes de Daech », a indiqué Sana en utilisant un acronyme en arabe de l’EI.
La victoire du régime est intervenue « après le retrait dans la nuit de plus de 200 éléments de l’EI, en direction de la Badiya », le grand désert du centre du pays, a indiqué à l’AFP le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
Cible de multiples offensives, l’EI subit depuis des mois revers après revers en Syrie et en Irak voisin. Il vient d’être chassé par une alliance de combattants kurdes et arabes de Raqa, sa « capitale » de facto en Syrie et voit ainsi s’écrouler son « califat » proclamé sur les régions conquises en 2014 à cheval entre les deux pays.
En Syrie, l’EI contrôle encore quelques poches dans la Badiya, une région désertique qui chevauche notamment les provinces de Homs et Deir Ezzor (est), théâtres d’offensives du régime. Le groupe est également présent dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk dans le sud de Damas.
Le groupe jihadiste avait conquis en 2015 Al-Qaryatayn, y saccageant notamment des églises, avant de la perdre en 2016 puis de la reprendre début octobre. Avant le conflit, la ville comptait 30.000 habitants, dont 900 chrétiens.
La principale bataille contre l’EI en Syrie se joue actuellement dans la province de Deir Ezzor, coupée en deux par le fleuve Euphrate, où l’organisation jihadiste est confrontée à deux offensives distinctes.
L’une est menée à l’ouest du fleuve par les forces du régime qui, avec le soutien aérien russe, ont conquis le nord-ouest de la province et progressent désormais en direction du sud-est, avec notamment pour objectif de s’emparer de la capitale provinciale éponyme.
L’autre a été lancée par l’alliance arabo kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenue par les Etats-Unis, qui a progressé depuis le nord de la province de Deir Ezzor, à l’est de l’Euphrate.