Selon le photo-journaliste Louis Witter, présent à Al Hoceima, le quartier de Sid El Abed, lieu des rassemblements nocturnes, a été bouclé le 7 juin au soir. Sur son compte Twitter, il relate la situation : un dispositif composé de femmes policiers a quadrillé la grande place. Plusieurs groupes de centaines de personnes ont été, selon lui, « éparpillés sans possibilité de se rejoindre » pour pouvoir défiler. Une chape de plomb semble avoir recouvert la cité depuis la vague d’arrestations dans les rangs des activistes.
Les habitants de la ville hésitent de plus en plus à s’adresser à la presse « de peur de représailles », dit-il. Selon des témoignages concordants, la plupart des manifestants qui s’expriment à visage découvert dans les médias sont convoqués par la police locale. Nombre d’adultes ont préféré ne pas sortir la nuit tombée, laissant davantage des jeunes d’une vingtaine d’années investir les rues. Certains « attendent le retour des Rifains de l’étranger (pour l’été, ndlr) pour manifester en plus grand nombre », relate Witter.
À lire, son reportage sur Le Desk.