Mustapha Mekideche, vice-président du Conseil national économique et social (Cnes), a salué ce dimanche le mouvement de contestation présent en Algérie depuis deux mois, estimant que « le Hirak » représente « un pays dans la déconstruction du système économique »
« Avec le mouvement du Hirak, il y a une double exigence : une exigence de rupture avec le système politique mais également avec la déconstruction du système économique. C’est dans ce contexte qu’il faut voir les opérations ‘mains propres’ », a expliqué M. Mekideche sur TSA Direct, rappelant que « c’est la proximité au pouvoir politique qui permettait de faire l’argent, et ensuite on a de l’argent donc on peut peser sur la politique. Et une fois qu’on est dans la politique on fait encore plus d’argent ».
« La déconstruction de ce système économique, notamment par l’ouverture des opérations mains propres, c’est un pas dans la déconstruction de ce système. Mais il va falloir prendre des mesures en amont aussi, de sorte que finalement les règles de la compétition dans l’économie de marché, c’est celui qui est le meilleur qui passe », a préconisé le vice-président du Cnes.
« Avec le Hirak on est en train de mettre en place des institutions de fonctionnement d’une économie de marché transparente. Dans la transparence et le contre-pouvoir, on va voir émerger une classe d’entrepreneurs qui ne biberonnent plus à la rente et à la proximité du politique mais à l’efficacité de l’offre qu’elle donne et donc à la sanction du marché », a avancé Mekideche, affirmant que « sans la puissance du mouvement du Hirak du 22 février qui fait sortir des millions d’Algériens tous les vendredis, je pense qu’on n’aurait pas pu casser ce verrou ».
Mustapha Mekideche a par ailleurs évoqué la surfacturation en Algérie, affirmant qu’il s’agit d’un « sport national ».
« Il y a une surfacturation structurelle qui est malsaine, celle de faire des marges à l’extérieur qui ne sont pas acceptables. Pour qu’il y ait un corrompu il faut qu’il y ait un corrupteur, c’est fait avec la complicité des fournisseurs étrangers. C’est donc en connaissance de cause, puisqu’ils servent d’instrument pour pouvoir assurer cette surfacturation qui n’aurait pas pu être faite si c’était des règles du jeu transparentes », a dénoncé Mekideche, affirmant en outre que la justice algérienne va se pencher sur cet aspect.