Le tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a rendu ce dimanche 2 avril son verdict dans le procès du journaliste El-Kadi Ihsane.
Le directeur et fondateur des sites Radio M et Maghreb Émergent a été lourdement condamné. El-Kadi Ihsane a écopé d’une peine de cinq ans de prison, dont trois ans fermes, selon plusieurs sources, dont le journaliste Khaled Drareni et l’avocate Fetta Sadate.
Le tribunal a aussi condamné Interface Médias, l’entreprise éditrice des deux sites, à 10 millions de dinars d’amende, et prononcé sa dissolution et la confiscation de son matériel.
El-Kadi Ihsane et Interface Médias sont en outre tenu de verser solidairement la somme de 1 millions de dinars de dommages et intérêts à l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) qui s’est constituée partie civile.
Lors du procès qui a eu lieu dimanche dernier, le représentant du parquet avait requis contre le journaliste 5 ans de prison ferme assortis de 700 000 dinars d’amende et de 5 ans d’interdiction d’exercer son activité.
Le procureur de la République avait aussi requis 10 millions de dinars d’amende contre Interface Médias, la société éditrice de Radio M et Maghreb Émergent, et la saisie de ses équipements.
Procès Ihsane El-Kadi : prison et forte amende
Le journaliste El-Kadi Ishane a gardé le silence pendant le procès pour protester contre ce que lui et sa défense présentent comme l’absence de conditions d’un procès équitable.
El-Kadi Ihsane a été arrêté chez lui à Boumerdès dans la nuit du 23 au 24 décembre dernier. Après cinq jours de garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), il a été placé en détention provisoire le 29 décembre.
El-Kadi Ishane est poursuivi en vertu des articles 95 et 95-bis du Code pénal relatifs à la perception de fonds de l’étranger.
Selon sa défense, le financement pour lequel il est poursuivi est un transfert de 25.000 livres effectué par sa fille Tinhinane, résidente en Angleterre et actionnaire d’Interface Médias.
L’argent était destiné à payer les salaires des employés suite au blocage des comptes de la société pour une dette fiscale non réglée.