La famille du journaliste algérien Saïd Chitour, détenu en prison depuis 16 mois, a tiré la sonnette d’alarme sur son état de santé, affirmant qu’il s’est détérioré au point de « devenir méconnaissable », rapporte ce mardi Maghreb Emergent.
« Mon frère Saïd est en train de lâcher prise. Son état est très alarmant. Il faut faire quelque chose. C’est urgent », a affirmé la sœur du journaliste. « La tumeur née à la base du crane au début de l’année est en train de grandir à vue d’œil. Il a encore beaucoup maigri ces dernières semaines. En fait, il est méconnaissable », a affirmé un proche du détenu, qui aurait perdu 32 kilos en prison. Il souffrirait en outre d’un diabète sévère et d’une hypertension chronique.
Saïd Chitour, 54 ans, est détenu en prison depuis le 5 juin 2017, dans l’attente d’être jugé ou libéré. Correspondant de plusieurs médias étrangers, Chitour a été accusé, en novembre 2017, par le tribunal de Bir Mourad Raïs, d’avoir fuité des « documents gouvernementaux sensibles » à des diplomates étrangers. Le journaliste n’a cessé de nier les faits, affirmant n’avoir pas eu accès aux documents décrits dans les accusations.
En cas de décès, Saïd Chitour deviendrait le deuxième journaliste mort en détention en deux ans, après le décès de Mohamed Tamalt. Arrêté au printemps 2016 et condamné à deux années de prison ferme pour offense au président, Tamalt avait entamé une grève de la faim durant l’été 2016 ayant conduit à son affaiblissement et à son décès en prison le 11 décembre 2016.