Un rassemblement a été organisé, ce lundi 22 octobre, par des journalistes à la Maison de la presse Tahar Djaout à Alger pour exiger la libération immédiate de Said Chitour. Journaliste et fixeur, Chitour est en détention depuis 508 jours. Il est accusé d’avoir transmis des « documents secrets » à des puissances étrangères.
La sœur du journaliste a publié une lettre dans laquelle elle remercie la presse algérienne pour sa solidarité et dans laquelle elle plaide la cause de son frère. Ce lundi 22 octobre est « un jour important non seulement pour mon frère, mais également pour la défense des droits de l’homme et la liberté de parole pour les journalistes algériens », écrit la sœur de Said Chitour.
Dans sa lettre, la sœur de Chitour rappelle que son frère « a travaillé avec sérieux, courage et abnégation, en mettant souvent sa vie en péril, pour faire valoir l’image d’une Algérie qui résiste envers la bête immonde et ses agents ».
« Merci d’informer le public qu’en guise de récompense, il est emprisonné sans jugement depuis 508 jours dans un état de santé qui se détériore quotidiennement un peu plus. Ses avocats n’ont cessé de crier à l’absence de preuves pour la plus grave des accusations, celle de trahir sa patrie », s’insurge la sœur du journaliste.
« Je reste persuadée malgré les pressions que subit ma famille pour se taire, que notre silence peut être fatal pour les journalistes en général et pour mon frère en particulier », avertit la sœur de Said Chitour.
« Si mon frère avait été un journaliste occidental (ou encore mieux, un agent au service d’ennemis de son pays), la BBC, le Washington Post et les grands médias anglophones dont il est le correspondant auraient crié au droits de l’Homme. Mais comme il a la chance d’être Algérien, c’est la belle et grande famille de Tahar Djaout, ce journaliste qui a payé de sa vie l’héritage qu’i nous a laissé : ‘’Si tu parles, tu meurs, si tu te tais, tu meurs, alors parle et meurs’’ », poursuite la sœur du journaliste emprisonné.
« Alors un dernier merci à chacune des personnes présentes en espérant que cela soit le début de la fin de notre cauchemar et le début d’un rêve non réalisé, celui d’un pays où le journalisme n’est pas un crime ! » , conclut la lettre.