Le Liban a promis mardi d’agir diplomatiquement contre un mur en béton en cours de construction par Israël le long de la frontière entre les deux pays, en affirmant que certaines parties du mur empiétaient sur son territoire.
Israël et le Liban sont techniquement en état de guerre. Le puissant mouvement armé Hezbollah, poids lourd de la vie politique libanaise, est l’ennemi juré d’Israël qu’il a combattu à plusieurs reprises.
En 2012, l’État hébreu a lancé la construction du mur à sa frontière avec le Liban, suivant le tracé de la « ligne bleue » définie en 2000 par l’ONU pour faire office de ligne d’armistice entre les deux pays.
Après une rencontre mardi entre le président Michel Aoun, le Premier ministre Saad Hariri et le président du Parlement Nabih Berri, la présidence libanaise a affirmé dans un communiqué l’intention des dirigeants de « poursuivre les efforts de mobilisation aux niveaux régional et international pour empêcher Israël de construire le mur à l’intérieur du territoire libanais ».
Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a réaffirmé mardi que « les travaux se poursuivent comme d’habitude (…) en territoire souverain israélien ».
Malgré l’hostilité entre les deux pays, des responsables militaires libanais et israéliens se rencontrent régulièrement sous les auspices de la Finul (Force Intérimaire des Nations Unie au Liban) pour discuter des problèmes à la frontière.
Lundi, une rencontre a eu lieu et les discussions ont porté sur « les travaux d’ingénierie au sud de la ligne bleue », selon un communiqué de la Finul. « Toute activité près de la ligne bleue doit être annoncée au préalable, pour éviter tout malentendu ou incident ».
Le communiqué de la présidence a par ailleurs mis en garde contre une « usurpation » par l’Etat hébreu de ses richesses gazières et pétrolières offshore.
Le Liban va signer vendredi des contrats avec un consortium formé par le Français Total, l’Italien ENI et le russe Novatek pour ses premières explorations d’hydrocarbures en Méditerranée.
Deux blocs sont concernés par ces travaux de prospection, notamment le bloc 9 situé à la lisière d’une zone maritime disputée entre les deux pays.
Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a dénoncé le 31 janvier « le comportement provocateur » des autorités libanaises, estimant que ce bloc appartenait à Israël.