Le président libanais et le chef de l’armée se sont félicités mercredi de la “victoire” remportée contre le groupe Etat islamique (EI, Daech), tout juste chassé des deux côtés de la frontière avec la Syrie.
Après une semaine de combats, cette éviction a été rendue possible à la suite d’un accord controversé stipulant l’évacuation des jihadistes du secteur frontalier vers leur fief de Deir Ezzor, dans l’est de la Syrie et à la frontière avec l’Irak.
“Nous annonçons la victoire du Liban contre le terrorisme et je dédie cette victoire à tous les Libanais qui peuvent être fiers de leur armée”, a annoncé le président Michel Aoun lors d’un point de presse au palais présidentiel à Baabda, à l’est de Beyrouth.
“Les opérations militaires sont terminées (…) l’armée a remporté la victoire”, a indiqué de son côté le chef de l’armée Joseph Aoun.
Lundi, le Hezbollah chiite libanais, qui combattait l’EI du côté syrien de la frontière dans une offensive séparée, avait déjà annoncé que quelques centaines de jihadistes avaient été évacués des deux côtés.
Ces jihadistes sont partis à bord de bus vers Deir Ezzor (est), seule province syrienne encore sous contrôle de l’EI.
Mais près de 48 heures après leur départ, leurs bus étaient encore bloqués aux portes de cette province, rapporte mercredi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), sans préciser la cause de ce retard. Des sources syriennes interrogées par l’AFP se sont refusées à tout commentaire.
L’accord a provoqué la colère des Irakiens, le Premier ministre Haider al-Abadi se disant “très inquiet” de la présence “inacceptable” de jihadistes à sa frontière.
L’accord est également très controversé au Liban, où beaucoup ont exprimé leur indignation de voir les jihadistes de l’EI partir à bord de “bus climatisés” alors qu’ils sont soupçonnés d’avoir exécuté huit soldats libanais kidnappés par l’organisation en 2014.