Le Mali, touché lundi par plusieurs attaques contre des camps de l’ONU, a réclamé mardi devant le Conseil de sécurité une aide matérielle et financière pour contribuer à la création par cinq pays du Sahel d’une force militaire conjointe.
Revenant sur ces attaques (9 morts) et sur l’attentat dimanche au Burkina Faso (18 morts), l’ambassadeur malien à l’ONU, Issa Konfourou, a souligné que « ces actes criminels soulignent l’importance et l’urgence » de créer une force conjointe entre pays du Sahel « avec l’appui de la communauté internationale ».
Depuis l’acte de constitution de cette force début juillet, des « progrès considérables ont été réalisés » mais le Mali appelle « tous les pays amis et organisations internationales partenaires à nous aider à boucler le budget », a-t-il ajouté, lors d’une réunion du Conseil consacrée à la sécurité en Afrique.
Le budget annuel de cette force de 5.000 hommes est estimé à 423 millions d’euros. A ce jour, seulement 108 millions sont assurés.
Parmi « les besoins immédiats », les cinq pays qui participeront à la force – Niger, Tchad, Mali, Mauritanie et Burkina Faso – cherchent de « l’équipement pour les bataillons », un réseau de communication pour relier les unités aux états-majors et une aide pour l’évacuation médicale d’urgence, a précisé le diplomate malien.
L’objectif est de déployer de premières unités en octobre et que tous les bataillons soient opérationnels en mars, avec une priorité accordée aux « opérations militaires transfrontalières ».
Lors de son intervention, la représentante adjointe de la France, Anne Gueguen, a aussi souligné la nécessité d’une « réponse urgente » à la déstabilisation de la zone sahélienne par des groupes armés. « La situation sécuritaire au Sahel reste directement liée à la situation au Mali« , a-t-elle fait valoir.
Son homologue américaine, Michele J. Sison, a plutôt insisté sur les relations bilatérales pour améliorer les capacités militaires des membres de la force conjointe. « Une coopération approfondie entre les cinq pays du G5 Sahel permettrait d’améliorer leur sécurité et de compléter les efforts de la mission de paix au Mali« , a dit la diplomate américaine. « A cette fin, les Etats-Unis continueront leur soutien bilatéral ancien pour développer les capacités des forces de sécurité des membres du G5« .
Interrogés après la réunion, les ambassadeurs du Mali et du Niger, Abdallah Wafy, ont assuré qu’il n’y avait pas de refus américain de contribuer financièrement à la force. Même sans avoir annoncé d’engagement (contrairement à l’Union européenne pour 50 millions d’euros, au G5 pour 50 autres millions et à la France pour 8 millions), les Etats-Unis « vont participer aux conférences » internationales prévues d’ici fin 2017 pour trouver des fonds et rendre la force opérationnelle, ont dit les deux ambassadeurs.