Ça ne s’arrange toujours pas entre les autorités de transition au Mali et les voisins de ce pays.
Intervenant devant l’assemblée générale des Nations Unies samedi, le Premier ministre malien, Abdoulaye Maïga, n’a pas pris de gants pour s’en prendre ouvertement à la France, qui a décidé de retirer ses troupes de l’opération Barkhane.
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Maïga s’en est également pris à la Cedeao et au Niger, suscitant de vives réactions dans ce pays.
Le responsable malien a assimilé ce retrait à un abandon de son pays « en plein vol » et à un « poignard dans le dos ».
Il a en outre réitéré à l’égard de Paris les accusations de violation de l’intégrité territoriale du Mali et de soutien au terrorisme. Il a dénoncé en outre un « agenda caché » des puissances étrangères, promettant que « pour chaque mot employé de travers », et « pour chaque balle tirée » le Mali agira « par réciprocité ».
Abdoulaye Maïga n’a épargné ni le président ivoirien Alassane Ouattara, le SG de l’ONU Antonio Guteres, le président de la Guinée Bissau et de la Cedeao Umaro Sissoco Embalo ainsi que celui du Niger Mohamed Bazoum, qualifié d’ « étranger ».
Il leur a reproché d’avoir affirmé que les 46 soldats ivoiriens détenus au Mali n’étaient pas des mercenaires, comme les accuse Bamako, mais des militaires en mission pour le compte de la mission des Nations Unies (Minusma).
Au Niger, les critiques envers le président Bazoum ont été très mal accueillies. Le député Mahmoud Saghdoun a qualifié dans une déclaration publique, de « voyou » le Premier ministre malien et de « néo-communistes » « à la solde de Moscou » les militaires au pouvoir à Bamako.
Saghdoun a appelé à la rupture des relations diplomatiques du Niger avec le Mali « jusqu’à ce que ces soldats reviennent sur le chemin droit ».
Dans son discours à l’ONU, Abdoulaye Maïga a, en revanche, remercié l’Algérie pour son « accompagnement ».
L’Algérie s’efforce en effet de trouver les moyens de faire appliquer les Accords d’Alger, considérés comme la communauté internationale comme l’unique vous de sortie pour la crise malienne.
Le jour même de l’intervention du chef du gouvernement malien, le président Abdelmadjid Tebboune a évoqué la situation au Sahel dans un discours prononcé devant les walis samedi 24 septembre à Alger.
Il s’est notamment félicité du fait que l’accord d’Alger fasse désormais l’unanimité et réaffirmé que l’Algérie n’acceptera jamais la partition du Mali.