Après Omar Hilale, Omar Zniber. Les ambassadeurs du Maroc auprès des grandes institutions internationales aggravent le cas de leur pays dans ses relations avec l’Algérie.

Le premier, représentant du royaume auprès des Nations unies, fut directement à l’origine de la rupture des relations entre les deux pays, annoncée par Alger le 24 août dernier.

À la mi-juillet, Omar Hilale avait distribué une note aux représentants des États membres du mouvement des Non-alignés dans laquelle il a ouvertement appelé à la partition du territoire algérien en apportant son soutien à l’autodétermination du « vaillant peuple kabyle ».

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Le second, Omar Zniber, représentant permanent du Maroc auprès de l’Office des Nations unies à Genève, vient de remettre ça, déterrant une vieille accusation à l’égard de l’Algérie, soit la présence d’éléments du Hezbollah libanais dans les camps des réfugiés sahraouis de Tindouf.

Le procédé est le même que celui de son collègue de New-York. Selon des comptes rendus de la presse du royaume, l’ambassadeur a saisi l’occasion de la tenue de la 48e session du Conseil des droits de l’Homme (CDH) pour adresser une lettre aux ambassadeurs représentants permanents à Genève et à des titulaires de mandats auprès du CDH.

Dans sa missive, il a soutenu que des encadreurs du Hezbollah libanais se trouvent dans les camps de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie et que ce mouvement fournit des armements « ayant une capacité de déstabilisation et d’atteintes aux populations civiles ».

Contacté par TSA, l’envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, Amar Belani, qualifie ces nouvelles accusations de « fable grotesque » et « sans intérêt ».

 « L’étoffe de certains diplomates marocains est un tissu de mensonges qu’ils tricotent inlassablement, notamment lorsqu’ils sont acculés par les appels pressants émanant des groupes de soutien à la cause juste du peuple du Sahara occidental », a réagi M. Belani.

« L’ambassadeur marocain dont vous citez le nom, tout comme son prédécesseur, sont des stakhanovistes de la manipulation grossière. Ils sont passés maîtres dans l’art de recycler les mensonges éhontés de leur ministre qui avait inventé de toutes pièces, en mai 2018, la fable grotesque des instructeurs du Hezbollah; celle-ci avait été déconstruite et démentie dans les faits », a rappelé le responsable algérien.

M. Belani  a rappelé que le Maroc a utilisé la même fable quand il « était à la recherche d’un prétexte, pour annoncer la rupture des relations diplomatiques avec un pays du Moyen-Orient et engranger ainsi des dividendes auprès de certains partenaires régionaux et extrarégionaux ». En mai 2018, le Maroc avait rompu ses relations avec l’Iran, arguant d’un prétendu soutien du Hizbollah libanais, allié de Téhéran, au Front Polisario.

« Tout ceci, poursuit Amar Belani, pour dire que la corde du mensonge est courte, que les propos de l’ambassadeur marocain sont sans intérêt et que la mobilisation à Genève va prendre de l’ampleur pour dénoncer la répression, les violations méthodiques et délibérées des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental ».