Le Maroc pourrait devenir le 4e pays arabe à reconnaître officiellement Israël, dans le sillage de la récente annonce effectuée par Donald Trump sur la normalisation des relations entre les Émirats arabes unis (EAU) et l’État hébreu, rapporte ce vendredi David Ignatius, journaliste d’opinion du Washington Post.
« Jared Kushner, conseiller principal et gendre du président, a décrit les échanges diplomatiques au cours des six dernières semaines qui ont abouti à la conclusion de l’accord, au cours d’un entretien téléphonique et d’un appel ultérieur avec un groupe de journalistes. Kushner a déclaré que le pacte EAU-Israël était un ‘’brise-glace’’ qui, espérait-il, serait suivi de mesures similaires par d’autres pays arabes », indique M. Ignatius dans un article d’opinion dédié à l’annonce de la normalisation des relations entre le riche émirat du Golfe et Israël.
« Kushner n’a pas précisé quels pays arabes pourraient être les prochains. Mais les responsables du département d’État ont déclaré que les perspectives probables incluent Oman, Bahreïn et le Maroc », fait savoir le journaliste d’opinion du Washington Post.
Si le ralliement de Bahreïn, d’Oman et du Maroc semble acquis, ce n’est pas le cas de l’Arabie saoudite qui « résistera à la reconnaissance officielle d’Israël », selon M. Ignatius. Le Roi Salman est moins enclin que son fils, le prince héritier Mohamed Ben Salman à une normalisation avec l’État hébreu.
Jeudi, le président américain avait annoncé un accord entre les Émirats arabes unis et Israël pour la « normalisation totale » des relations diplomatiques entre les deux pays. « Cette avancée diplomatique historique va faire progresser la paix dans la région du Moyen-Orient et témoigne de la diplomatie audacieuse et de la vision des trois dirigeants ainsi que du courage des Émirats arabes unis et d’Israël pour tracer un nouveau chemin qui déverrouillera l’énorme potentiel de la région », a affirmé un communiqué conjoint.
« À la suite de cette avancée diplomatique et à la demande du président Trump avec le soutien des Émirats arabes unis, Israël suspendra sa déclaration de souveraineté sur les zones délimitées dans la Vision du Président pour la Paix et concentrera désormais ses efforts sur l’élargissement des liens avec d’autres pays du monde arabe et musulman », a précisé le communiqué, en référence au « plan de paix » dit « deal du siècle » développé par le gendre du président américain, Jared Kushner. Ce plan avait été rejeté par les pays arabes.
Bien que les pays n’aient pas de relations formelles, le Maroc a accueilli des dirigeants israéliens et les Israéliens sont autorisés à s’y rendre, rappelle pour sa part le média israélien Times of Israël, précisant que quelque 3 000 juifs vivent au Maroc, représentant la plus grande communauté du monde arabe.
« L’établissement de relations diplomatiques formelles avec Israël pourrait également améliorer les relations du Maroc avec les États-Unis », estime Times of Israël, ajoutant qu’en échange d’une normalisation, « Rabat cherche à obtenir la reconnaissance américaine de sa souveraineté sur le territoire contesté du Sahara occidental ».
