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Le Maroc va-t-il devenir la nouvelle poubelle de l’Europe ?

Le Maroc va-t-il devenir la nouvelle poubelle de l’Europe ?

Par kirill_makarov / Adobe Stock
Le drapeau de l'Union européenne et du Maroc.

Le gouvernement marocain est au cœur d’une grande controverse suite à l’annonce de la ministre de la Transition énergétique, Leila Benali, portant sur l’importation par le royaume de grandes quantités de déchets en provenance de pays européens.

Les associations de protection de l’environnement considèrent cette mesure comme une « transformation du Maroc en décharge des déchets des pays européens ».

« Non à la transformation du Maroc en décharge des déchets des pays européens », a réagi l’association Écolo plateforme du Maroc du Nord (Ecoloman) aux récentes déclarations de la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable.

Le Maroc autorise l’importation de plus de 2,5 millions de tonnes de déchets

Dans un communiqué publié vendredi 23 août sur sa page Facebook, l’association a indiqué que les citoyens et acteurs associatifs du domaine de l’écologie « ont été surpris » de la décision de la tutelle d’autoriser ces opérations d’importation.

L’association a fait savoir que la ministre a autorisé l’importation de plus de 2,5 millions de tonnes de pneus en caoutchouc et de déchets ménagers en provenance des pays européens.

Cette vague d’indignation intervient suite aux déclarations de la ministre, dans une réponse écrite à la question d’un député, portant sur l’importation de déchets de plusieurs pays européens, dont la France, l’Espagne et le Royaume-Uni.

Dans le détail, la ministre a précisé que 970.896 tonnes seront importées de France, 20.000 tonnes d’Italie, 30.054 tonnes d’Espagne, 1,5 million de tonnes du Royaume-Uni, 60.000 tonnes de Suède et 100.000 tonnes de Norvège.

Pour justifier cette décision, la ministre de l’Écologie a indiqué dans sa réponse que « cette opération d’importation intervient dans un objectif industriel ».

Mais l’association Ecoloman trouve « cette décision en contradiction avec la Constitution marocaine, qui garantit le droit des citoyens à vivre dans un environnement sain, ainsi qu’avec les lois et stratégies adoptées par le Maroc pour préserver l’environnement ».

Une décision qui « va à l’encontre de l’esprit de citoyenneté »

L’association ajoute que la décision de la ministre d’importer des déchets en provenance d’Europe « va à l’encontre de l’esprit de citoyenneté et de sa mission de préserver ce qu’il reste de la dignité environnementale des citoyens marocains ».

Pour elle, les Marocains ont plutôt besoin « en urgence de systèmes d’information, de technologies industrielles, agricoles, médicales et économiques […], plutôt que d’importer les déchets et résidus de l’Europe qui épuisent, polluent et détruisent le système écologique marocain ».

À ce propos, Mohammed Benata, expert environnemental et coordinateur du Collectif Ecoloman, cité dimanche 25 août par le site d’information HesPress, a affirmé que ces déchets sont importés pour recyclage, « alors que les déchets générés localement ne sont soumis à cette opération qu’avec des taux très faibles ».

Selon lui, 90 % des déchets générés localement ne sont pas recyclés. En revanche, le gouvernement « s’empresse d’importer des déchets de l’étranger », ce qui est, de son point de vue, « une contradiction flagrante ».

L’expert explique aussi que la ministre compte importer les pneus en caoutchouc dans l’objectif « de les brûler dans des usines afin de fournir de l’énergie », ce qui remet en question « l’ambition du Maroc en matière d’énergies propres ».

Ainsi, l’association exhorte « la ministre de reconsidérer sa décision d’autoriser l’importation de déchets et de pneus en caoutchouc en provenance de l’Europe ».

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