Le président Abdelmadjid Tebboune a installé officiellement ce lundi 20 juin le Conseil supérieur de la jeunesse et a adressé un message aux jeunes algériens.
Une fois n’est pas coutume, le président Abdelmadjid Tebboune n’est pas sorti du texte du discours de circonstance prononcé à l’occasion de l’installation officielle du Conseil supérieur de la jeunesse, ce lundi 20 juin au Palais des nations.
Ce qui ne l’a pas empêché d’évoquer d’autres questions cruciales, comme la lutte contre la corruption et les défis extérieurs qui se posent à l’Algérie. A chaque fois, la transition est facilement trouvée.
A travers les 348 membres du conseil présents dans la salle, Abdelmadjid Tebboune a lancé un appel à toute la jeunesse algérienne pour adhérer à l’effort d’édification de la nouvelle Algérie, « éloignée des pratiques qui ont semé chez le citoyen suspicion et méfiance ».
« Il y a deux ans, nous étions devant une réalité qui nous a dicté de revoir radicalement les méthodes et d’effectuer une rupture avec les comportements qui ont causé la défiance du citoyen avec tout ce qui symbolise l’Etat et l’autorité », a indiqué le chef de l’État.
Abdelmadjid Tebboune a promis alors de mener une lutte sans merci contre ces pratiques qui ont « ébranlé la confiance dans les institutions nationales ».
« Au moment où nous édifions la nouvelle Algérie avec tous ses enfants, nous n’hésiterons pas à combattre ces mentalités pour concrétiser les aspirations des Algériennes et des Algériens à une Algérie où règne la transparence, et où il n’y a pas de place pour l’argent sale. Une Algérie où la loi réprime quiconque se permet, dans quelque position qu’il soit, de toucher à l’argent public », a mis en garde Abdelmadjid Tebboune, qui a promis en outre que la loi se dressera également contre l’autoritarisme.
« Il faut ancrer chez tous la conviction que la meilleure voie pour ne pas tomber dans les dérapages et l’autoritarisme, c’est d’exercer nos responsabilités avec honnêteté et probité », a-t-il ajouté.
“Une opportunité pour la jeunesse”
Ceux qui attendaient des déclarations du chef de l’État sur les questions régionales et internationales, comme la crise avec l’Espagne, sont restés sur leur faim. Néanmoins, il a évoqué la conjoncture, parlant de défis régionaux et internationaux « difficiles » et « complexes » et de « manœuvres qui ont ciblé et ciblent toujours la nation ».
« Dans cette conjoncture qui appelle la conjugaison des efforts de tous pour consolider la cohésion nationale et renforcer le front intérieur, et devant les défis régionaux et internationaux difficiles et complexes auxquels nous faisons face, nous parions en toute confiance sur notre jeunesse », a-t-il indiqué.
La création du Conseil supérieur de la jeunesse est prévue par la Constitution de 2020. « Il est créé un Conseil supérieur de la jeunesse, instance consultative placée auprès du Président de la République. Le Conseil regroupe des représentants de la jeunesse et des représentants du Gouvernement et des institutions publiques en charge des questions de la jeunesse », dispose l’article 200 de la loi fondamentale.
Le conseil a été créé en vertu du décret 21-416 du 27 octobre 2021, en tant qu’organe consultatif doté de la responsabilité morale et de l’autonomie financière.
Il est composé de 348 membres à parité homme-femmes, dont 232 élus au niveau des communes et des wilayas et les autres désignés par différents départements ministériels représentant les associations, les étudiants, les émigrés, les handicapés…
Le conseil est présidé par Mustapha Hidaoui, nommé par un décret présidentiel le 15 juin.
« C’est une opportunité pour la jeunesse afin d’adhérer à la nouvelle dynamique que connaît le pays », a indiqué le président Tebboune dans son allocution.
« La présence de membres élus au niveau des communes et d’autres représentant les départements ministériels ainsi que le principe de la parité feront de cette institution un vaste espace de dialogue et d’alternance pour présenter des idées et des propositions qui permettront aux jeunes d’accéder aux postes de responsabilité dans les champs politique, économique et social », a-t-il expliqué.