La célébration de la toute première Journée internationale du Vivre ensemble en paix s’est effectuée ce mercredi 16 mai en douceur, principalement portée par les efforts de l’Algérie et des instigateurs de la Journée.
L’Assemblée générale des Nations unies a proclamé le 8 décembre dernier le 16 mai comme étant la journée du vivre ensemble en paix, une initiative menée par l’Association Internationale Soufie Alawiyya, l’ONG présidée par Cheikh Khaled Ben Tounès, avec le soutien de son pays l’Algérie.
L’Association internationale soufie alawiyya (Aisa), qui a porté l’initiative depuis des années, a publié pour l’occasion une vidéo retraçant l’historique et les objectifs de la Journée internationale du Vivre ensemble en paix sur un compte dédié à la journée du 16 mai.
« Cette proclamation traduit la reconnaissance, par la communauté internationale, des efforts consentis patiemment et avec succès par notre pays en faveur de la promotion de la culture de la paix, du dialogue, du respect mutuel et de la tolérance entre ses propres citoyens », a déclaré le président Bouteflika dans le cadre d’un message adressé ce lundi aux Algériens à l’occasion de cette Journée Internationale.
« Au moment où le monde entier va célébrer ce 16 Mai 2018, pour la première fois depuis la proclamation de ce jour “Journée internationale du Vivre ensemble en paix”, notre pays tire une légitime satisfaction d’avoir initié cette action qui s’inscrit dans la durée et vise à créer pour nos générations futures, et par elles-mêmes dans un avenir proche, un monde meilleur fondé sur la tolérance, le respect mutuel dans la différence, la diversité et la solidarité », a affirmé en outre le président de l’Algérie.
Le ministère des Affaires étrangères algérien a également sponsorisé un article publié sur le média en ligne norvégien The Local. « Nous espérons que la célébration de la Journée Internationale du Vivre Ensemble aura lieu dans l’esprit des leçons apprises à travers le rétablissement de la paix en Algérie et la transformation post-guerre » civile, écrit le ministre Abdelkader Messahel sur le média norvégien.
« Il s’agit d’une journée d’action qui doit être vue à la fois comme la culmination des efforts internationaux de l’Algérie pour faire avancer son message d’harmonie et un signe de ce qui est possible pour les autres nations faisant face au fléau de l’extrémisme violent », ajoute le chef de la diplomatie algérienne dans l’article sponsorisé.
Le gouvernement pakistanais a lui aussi marqué la Journée internationale du Vivre ensemble en paix en publiant un message pour l’occasion. « Le 16 mai est la Journée internationale du Vivre ensemble en paix ! Ce jour vise à soutenir le désir de vivre et d’agir ensemble, unis dans les différences et la diversité, afin de construire un monde durable de paix, de solidarité et d’harmonie », écrit le gouvernement du Pakistan dans un message publié sur le réseau social Twitter.
En France, la Journée internationale du vivre-ensemble a été l’opportunité de dévoiler le tout premier « baromètre de la fraternité », commandé par le Labo de la fraternité, collectif de 15 associations œuvrant pour la cohésion sociale et rapporté par le journal Le Parisien. L’étude révèle que deux-tiers des Français sondés (64%) estiment qu’« on n’est jamais assez prudent quand on a affaire aux autres ». Seuls 33% des Français pensent que l’on peut faire confiance à autrui.
La gente féminine (30%), les 25-34 ans (27%) et les classes populaires sont parmi les plus méfiants. « Les femmes se sentent plus vulnérables. Quant aux jeunes, ils sont hyperconnectés et abreuvés d’informations qui peuvent renforcer leur sentiment d’angoisse », décrypte Emilie Grall, membre du Labo de la fraternité citée par la même source. A l’inverse, les Français de 65 ans et plus sont ceux qui accordent le plus leur confiance (41%).
Le Labo de la Fraternité propose par ailleurs de créer un ministère de la Fraternité, qui permettrait de coordonner toutes les politiques publiques qui travaillent en faveur de la mixité sociale et luttent contre les inégalités. « Une manière de signaler au monde le génie français, une manifestation de notre exception culturelle », estime Abdennour Bidar, philosophe à la tête du mouvement ‘’Fraternité générale !’’.
Le bureau sud-coréen du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme a pour sa part saisi l’occasion de la Journée internationale du vivre ensemble pour promouvoir la paix entre les deux Corées. « La signification de cette journée résonne chez nous plus que jamais, alors que les deux Corées et la communauté internationale travaillent ensemble pour construire une paix sur la Péninsule de Corée », écrit le bureau onusien de Séoul sur le réseau social Twitter.
Une chronique publiée sur le journal français La Croix rappelle quant à elle les contradictions inhérentes à l’adoption par l’ONU de la Journée Internationale du Vivre Ensemble en Paix. « Cette résolution a été adoptée sans vote. Tu m’étonnes. Imaginons un vote : qui est pour la paix, la tolérance, l’inclusion, la solidarité, la compréhension, l’harmonie, etc. ? Qui est contre ? », ironise le chroniqueur Alain Rémond.
« Évidemment, tout le monde est pour. À commencer par ceux qui, chaque jour ou presque, piétinent la paix, la tolérance, l’inclusion, la solidarité, la compréhension, l’harmonie, etc. Ils les piétinent d’autant plus allègrement qu’ils le font précisément au nom de la paix, de la tolérance, de l’inclusion, de la solidarité, de la compréhension, de l’harmonie, etc. », dénonce le chroniqueur.
« Est-ce leur faute, si ceux qu’ils arrêtent, emprisonnent, torturent, massacrent, sont, eux, contre la paix, la tolérance, l’inclusion, la solidarité, la compréhension, l’harmonie, etc. ? Je décrète le 16 mai Journée mondiale de la bonne conscience et de l’hypocrisie », conclut Alain Rémond.