Le Niger a annoncé samedi avoir autorisé les Etats-unis à armer leurs drones présents sur son territoire, et qui jusque-là étaient dévoués à la seule surveillance des mouvements des groupes terroristes dans la zone sahélienne.
“C’est une négociation que nous avions engagée depuis un moment (avec les Etats-Unis). L’armement des drones, c’est une option que nous prise avant même que nous connaissions le drame de Tongo Tongo”, a déclaré le ministre de la Défense du Niger, Kalla Moutari, sur la radio d’Etat.
Le 4 octobre, quatre soldats américains et quatre militaires nigériens ont été tués dans une embuscade tendue par des jihadistes à Tongo Tongo, un village situé dans la région de Tillabéri, proche du Mali.
Les autorités nigériennes étaient jusqu’ici réticentes à l’armement des drones armés américains présents sur son sol.
“Nous faisons face à des gens très bien armés” mais l’entrée en scène “des drones armés constitue une réponse très adaptée et décisive pour combattre le terrorisme”, a expliqué le ministre.
Le Niger “est décidé à assurer la paix et la sécurité” de son territoire “y compris le choix d’armer les drones” américains, a-t-il assuré.
“Il y a des possibilités de méprise, mais il n’y a pas de guerre propre”, a-t-il estimé.
Les Américains sont très présents au Niger, notamment avec une base sur l’aéroport d’Agadez (nord) d’où des drones décollent pour surveiller la zone sahélienne notamment vers le Mali et la Libye, deux Etats voisins du Niger.
En octobre 2015, le Niger et les Etats-Unis avaient notamment signé un accord militaire sur “la sécurité et la bonne gouvernance” qui prévoit que les deux pays s’engagent “à travailler ensemble sur la lutte contre le terrorisme”.
L’armée américaine doit aussi “former les militaires nigériens dans la lutte contre le terrorisme”, selon cet accord.
Outre les Américains, la France, ancienne puissance coloniale et partenaire privilégié du Niger, possède une base sur l’aéroport de Niamey à partir de laquelle des avions de chasse Rafale et des drones -non armés- opèrent.
Dans le cadre de l’opération Barkhane, les forces spéciales françaises disposent aussi d’une base à Madama, dans le nord nigérien.
Début septembre, la ministre française des Armées, Florence Parly a annoncé que son pays allait armer six drones Reaper livrés en 2019. Cinq Reaper sont basés à Niamey pour les opérations de surveillance des djihadistes au Sahel et un à Cognac dans le sud-ouest de la France.