C’est un jour qui va sans doute rester dans l’histoire des services de renseignements algériens. Hier soir, un officier supérieur de l’ex-DRS, parton du redoutable centre Antar, a été enregistré à son insu en train de demander la suppression d’un article de presse – un enregistrement diffusé en intégralité ce matin sur la chaîne Ennahar.
Ce mardi matin, des éléments des services de renseignements ont été filmés par des caméras de surveillance en train de kidnapper un journaliste du même groupe de médias – les visages de plusieurs agents qui ont participé à l’intervention sont faciles à reconnaître sur les images qui ont fait le tour du monde – avant d’être obligés de le relâcher un peu plus d’une heure plus tard, officiellement sur décision du procureur de la République.
Et ce n’est peut-être fini. Bientôt, des responsables des services de renseignements pourraient répondre de leurs actes devant les tribunaux. Anis Rahmani, patron du groupe Ennahar, a annoncé en début de soirée avoir porté plainte contre « les responsables des services de renseignements qui ont donné des ordre pour violer la loi ». « L’acceptation de la plainte, pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie, est la preuve que la loi est au-dessus de tous », ajoute-t-il sur Twitter.
أودعت « النهار » شكوى أمام العدالة ضد مسؤولي جهاز المخابرات الذين أعطوا الأوامر لإنتهاكالقانون. قبول الدعوى لأول مرة في تاريخ الجزائر دليل ملموس أن القانون فوق الجميع. بإسمي وكل الزملاء #النهار أشكر من تضامن معنا وكل الرجال الذين وضعوا إحترام القانون فوق الجميع مهما كانت صفتهم. pic.twitter.com/oih0qBUhpY
— Anis Rahmani أنيس (@anisrahmanidz) 9 octobre 2018