Le secrétaire général du FLN Mohamed Djemai a réuni, ce jeudi 16 avril, les députés du groupe parlementaire de son parti à l’APN à l’hôtel Golden Tulip de Oued Semar dans la banlieue sud d’Alger.
A l’ordre du jour : l’examen des questions de l’actualité nationale et la destitution du président de l’APN Moad Bouchareb. Le chef du FLN a d’ailleurs appelé Moad Bouchareb à démissionner de son poste.
M. Djemai a réagi aussi aux enquêtes sur les affaires de corruption. “Nous appelons à ce que la justice fasse son travail dans la sérénité la plus totale, sans pressions et sans téléphone », a-t-il lancé d’emblée avant de plaider « en faveur d’une justice indépendante où le juge n’obéit qu’à sa seule conscience et à la loi ».
« Nous avons confiance en notre justice, nous soutiendrons ses décisions mais sans toutefois nous immiscer dans ses verdicts », a-t-il lancé avant d’insister : « le temps de la justice par téléphone tout comme le règne des forces extraconstitutionnelles et de ses reliquats».
« Des lobbies veulent dévier le mouvement de sa mature pacifique »
Djemai a vigoureusement dénoncé « ceux qui veulent pervertir le caractère pacifique du mouvement populaire ». « L’Algérie est ciblée tout comme son peuple que certains veulent dévier de son pacifisme et créer la zizanie et les divergences en son sein », a-t-il accusé tout en fustigeant ceux « qui tentent d’atteindre l’ANP dans des campagnes hystériques à travers des chaines de télévision », sans citer de noms. Le patron du FLN, qui les qualifie de « lobbies », met en garde « les intrus qui tentent désespérément et en vain d’atteindre le mouvement populaire et l’armée ».
« Pour une sortie de crise constitutionnelle »
Le patron du FLN défend l’idée d’une sortie de crise dans le cadre constitutionnel. « Nous appelons à une sortie de crise dans un cadre constitutionnel et dénonçons les aventuriers qui prônent des solutions en dehors de la loi fondamentale », a-t-il dit. « La solution réside dans un dialogue constructif en mettant l’intérêt du pays au-dessus de toute considération », a-t-il estimé. « Que toutes les idéologies aillent au diable et à bas le régionalisme ou toute atteinte à notre unité et identité nationale», a-t-il lancé.
« On demande une seconde fois pardon au peuple »
« Je demande pardon au peuple une seconde fois pour tout comportement ou déclaration qui a été à l’origine de sa colère. Notre parti a été kidnappé mais nous l’avons restitué », a-t-il insisté, avant de promettre « d’être au côté du peuple dont nous sommes issus ».
« L’APN doit devenir un véritable contre-pouvoir »
Djemai a exhorté les députés de son parti à redonner à l’APN toute sa fonctionnalité en « tant que véritable contre-pouvoir ». « Je vous interpelle de manière solennelle à redresser l’APN et à lui redonner l’ensemble de ses prérogatives dans l’élaboration des lois et de contrôle de l’Exécutif », a-t-il demandé. Son argument : « L’APN est une représentation du peuple que nous avons décidé de soutenir et de manière tangible ». « L’APN doit se mobiliser pour répondre aux revendications du mouvement populaire », a-t-il encore soutenu en ajoutant : « Je serai à vos côtés et à votre écoute pour débattre des questions inhérentes à l’amélioration du travail parlementaire ». « L’APN est une ligne rouge », a-t-il souligné, en lançant une mise en garde : « Si la situation le requiert, je serai obligé de prendre de lourdes sanctions ».
« Je tends ma main… »
« Je tends ma main et j’ouvre les portes du FLN à l’ensemble des militants du parti quels qu’ils soient », a lancé Djemiai sur un ton des plus rassurants. Pour lui, « il n’y aura pas de marginalisations ».
Le patron du FLN a appelé aussi au respect de la discipline. « J’appelle à une discipline rigoureuse et au respect des décisions et instructions du parti », a-t-il indiqué en illustrant son propos par la position du FLN par rapport au mouvement populaire : « Nous n’allons pas revenir sur notre soutien au peuple et l’ensemble des militants doivent se conformer à cette décision ».