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Le pétrole en forte baisse, pénalisé par les niveaux de production

Les cours du pétrole baissaient nettement mardi en cours d’échanges européens, approchant de leurs plus bas en plusieurs mois, alors que la prudence de la Russie concernant une baisse de la production n’est pas de nature à soutenir les cours.

Vers 17H00, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 64,00 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en forte baisse de près de 2,8 dollars par rapport à la clôture de lundi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” (WTI) pour la même échéance, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, perdait 2,02 dollars à 55,18 dollars une heure après son ouverture.

Depuis les sommets en quatre ans atteints début octobre, les prix de l’or noir ont baissé d’environ 25%, poussant l’Arabie saoudite à annoncer récemment une réduction de sa production de 500.000 barils par jour et à appeler à une réduction de l’offre mondiale d’un million de barils par jour. Pour l’instant, la Russie n’a pas donné d’indications claires, attendant une analyse plus approfondie sur l’offre et la demande avant de donner une décision.

“Le marché est de manière évidente dominé par une certaine confusion du fait d’informations équivoques” entre la réaction timide de la Russie et l’avertissement du patron de l’AIE, Fatih Birol, ont expliqué les analystes de JBC.

Lors d’une conférence en Slovaquie, le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’Energie (AIE) a déclaré qu’une “diminution significative de la production des principaux producteurs aujourd’hui pourrait avoir des conséquences négatives pour les marchés”.

Les pays de l’Organisation de pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs partenaires, dont fait partie la Russie, doivent se réunir à Vienne les 6 et 7 décembre pour décider du futur de leur accord de limitation de la production.

Autre facteur d’incertitudes, “l’escalade dans la dispute commerciale entre les Etats-Unis et la Chine”, a fait valoir Benjamin Lu, analyste pour Phillip Futures, qui parle “de conditions d’échange agitées”.

Après une nouvelle passe d’armes entre les deux géants ce week-end, plusieurs analystes craignent qu’un accord ne soit hors de portée lors du G20 en Argentine, prévu à la fin du mois.

Les tensions commerciales pourraient peser sur l’économie mondiale et in fine, sur la croissance de la demande mondiale d’or noir, ce qui tire les prix vers le bas.

Mercredi, les investisseurs s’intéresseront aux données hebdomadaires de l’Agence américaine d’information sur l’Énergie (EIA) sur les stocks américains.

Pour la semaine achevée le 16 novembre, les analystes tablent sur une nouvelle hausse des stocks de brut (+3,5 millions de barils), sur une baisse des stocks d’essence (-500.000 barils) et sur une baisse des stocks d’autres produits distillés (fioul de chauffage et gazole, -2,5 millions de barils), selon la médiane d’un consensus compilé par Bloomberg.

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