Les cours du pétrole ont terminé en hausse leur dernière séance d’une année 2018 chaotique, marquée par les craintes d’un ralentissement économique mondial et d’une surabondance du marché mondial de l’or noir.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, dont c’était le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, a fini lundi à 53,80 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 59 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” (WTI) pour février a gagné 8 cents à 45,41 dollars.
Sur l’année, leurs cours ont dégringolé respectivement de 19,5% et 24,8%.
La chute du prix du baril a été particulièrement vive à partir du mois d’octobre, juste après que les prix ont atteint des plus hauts niveaux sur les quatre précédentes années.
Cette chute “a été particulièrement rapide et forte”, analyse rétrospectivement Mike Lynch de SEER.
Craintes d’un ralentissement économique mondial, croissance de la production à des niveaux historiquement élevés aux Etats-Unis, sanctions moins lourdes que prévu des Américains sur les exportations de pétrole iranien… Nombreuses ont été les raisons citées par les observateurs du marché pour justifier l’inquiétude liée à un excès d’offre sur le marché mondial par rapport à la demande.
Ces inquiétudes exacerbées ont fait perdre aux cours du Brent et du WTI plus du tiers de leur valeur rien que depuis le début du mois d’octobre.
De plus, “cela a été l’année du tweet: le président Trump a d’abord envoyé les cours à des sommets en quatre ans, avant de tweeter à nouveau et de faire perdre tous leurs gains annuels aux marchés du pétrole”, a observé Phil Flynn de Price Futures Group, notant qu’il s’agit de la première baisse annuelle des cours depuis 2015.
L’insaisissable Donald Trump, après avoir fait miroiter la fin des exportations iraniennes de pétrole, et donc fait bondir les cours lors de la première partie de l’année, a suscité l’effet inverse sur les marchés lorsqu’il a finalement accordé des exemptions à huit pays.
Il avait auparavant fait pression sur les membres de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) pour qu’ils maintiennent une production élevée, dans le but de faire reculer le prix de l’essence pour les automobilistes américains.
Cette situation, ajoutée à une production américaine record, a généré un sentiment de surabondance de l’offre de brut, au moment où l’économie mondiale montrait des signes d’essoufflement.
L’annonce par l’Opep et son partenaire russe d’un recul de 1,2 million de barils par jour de la production en fin d’année n’aura pas suffi à calmer l’hémorragie.