Les cours du pétrole ont terminé en ordre dispersé jeudi, réagissant toujours à un recul des stocks américains de produits raffinés tout en s’interrogeant sur le niveau d’approvisionnement mondial de brut.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a clôturé à 72,58 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 32 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” (WTI) pour le contrat d’août a progressé de 70 cents à 69,46 dollars.
Les cours ont évolué de manière divergente alors que “les marchés ont été rendus nerveux par la perspective d’une baisse de la demande mondiale en raison de mesures protectionnistes, d’une hausse de la production en Arabie saoudite et en Russie et d’une reprise des exportations libyennes”, a énuméré Benjamin Lu, analyste chez Phillip Futures.
Concernant le pétrole coté à New York, les marchés ont continué à réagir à un rapport hebdomadaire sur les stocks de brut publié la veille par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).
Lors de la semaine achevée le 13 juillet, les réserves commerciales de brut ont progressé de 5,8 millions de barils mais les réserves de produits raffinés ont chuté davantage que prévu, ce que les courtiers ont décidé de retenir mercredi en soutenant les cours.
“Ils ont aussi retenu que les stocks de brut s’étaient effondrés la semaine précédente de 12 millions de barils et qu’ils restent encore significativement sous la moyenne des cinq dernières années”, a rappelé Bart Melek de TD Securities.
Dans le même rapport, la production de brut a affiché un nouveau record à 11,00 millions de barils par jour (mbj). Mais “c’est la première hausse depuis début juin. Cela montre que la production de pétrole de schiste pourrait ne pas être aussi forte qu’anticipé et pourrait même être décevante en 2019”, a ajouté M. Melek.
Selon lui, la différence de direction entre le pétrole coté à Londres, référence mondiale du brut, et celui coté à New York jeudi s’explique par “les risques plus grands concernant l’offre de brut en provenance des Etats membres de l’Opep qu’aux Etats-Unis”.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et plusieurs partenaires sont tenus depuis 2017 par un accord de réduction de leur production pour faire monter les prix, mais le niveau actuel de production de ses membres est difficile à établir clairement après la décision de ceux-ci de desserrer un peu l’étau de leur accord.
Mais d’après le fournisseur de données ClipperData, les exportations en provenance d’Arabie saoudite, du Koweït et des Emirats arabes unis ont fortement avancé en juin, faisant augmenter les exportations de l’ensemble des membres de l’Opep de 1,8 million de barils par jour.
Cette même société a affirmé que les exportations iraniennes de brut ont pour le moment peu diminué malgré la récente annonce américaine de réinstaurer des sanctions financières contre ce pays.