Les cours du pétrole reculaient mardi en cours d’échanges européens alors que Donald Trump a demandé à l’Opep de ne pas réduire sa production et que l’Organisation a revu à la baisse ses prévisions sur la demande.
Vers 16h30, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 66,66 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 3,35% par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” (WTI) pour le contrat de décembre cédait 1,49 dollar, à 58,44 dollars, une heure après son ouverture.
Vers 10H40 GMT, le Brent a plongé à son plus bas depuis sept mois, à 68,15 dollars, tandis que le WTI a sombré à son plus bas depuis neuf mois à 58,24 dollars.
“Le président américain, Donald Trump, a mis la pression sur les prix” lundi, ont expliqué les analystes de Commerzbank.
“J’espère que l’Arabie saoudite et l’Opep ne baisseront pas leur production. Les prix du brut doivent être bien inférieurs si l’on se base sur l’offre!”, a écrit le président américain, qui avait déjà demandé à plusieurs reprises à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole d’augmenter sa production pour faire baisser les prix.
Reste à savoir quelle sera la réaction de l’Opep, qui prévoit une demande en berne en 2019, selon son rapport mensuel publié mardi.
La croissance de la demande mondiale est désormais attendue à 1,50 million de barils par jour (mbj) cette année, une révision à la baisse de 40.000 barils par jour par rapport au mois dernier, pour atteindre une demande de 98,79 mbj.
“Bien que le marché ait atteint un équilibre pour l’instant, les prévisions pour 2019 sur la croissance de l’offre non-Opep indiquent des volumes plus élevés, dépassant la hausse de la demande mondiale et conduisant à un excès croissant de l’offre sur le marché”, indique le cartel dans son rapport.
L’Opep se réunira début décembre à Vienne avec ses partenaires et devrait envisager une baisse de ses objectifs de production.
L’Arabie saoudite, premier exportateur mondial et figure de proue de l’Organisation, a déjà annoncé une baisse de sa production en décembre et a appelé à une baisse plus marquée de ses partenaires.
L’Agence internationale de l’Energie (EIA) a pour sa part appelé les producteurs à éviter de limiter trop brusquement leurs extractions.
“Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de faire remonter les prix trop haut”, a affirmé son directeur exécutif, Fatih Birol, lors d’une conférence à Londres, rappelant que des cours du pétrole trop élevés étaient “mauvais pour les consommateurs aujourd’hui mais aussi mauvais pour les producteurs demain”, quand la demande commencerait à baisser.
Par ailleurs, les données hebdomadaires de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) sur les stocks américains ne seront publiées que jeudi, un jour plus tard que d’habitude en raison d’un jour férié aux Etats-Unis lundi.