Les cours du pétrole ont terminé en hausse jeudi, le baril américain grimpant même à son plus haut depuis 2014, à la faveur d’une chute des stocks de brut aux États-Unis sur fond de perturbations de la production, notamment en Libye.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a terminé à 77,85 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 23 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” (WTI) pour la même échéance a gagné 69 cents pour finir à 73,45 dollars.
“Les cours ont vraiment beaucoup augmenté en à peine une semaine”, passant par exemple à New York de 65 dollars à plus de 73 dollars le baril, a rappelé Kyle Cooper de IAF Advisors.
“Malgré les promesses de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses partenaires d’augmenter leur production de un million de barils par jour, le fait est que l’offre n’est pas suffisante actuellement”, a-t-il estimé.
L’annonce mercredi d’une chute des stocks de brut aux États-Unis de près de 10 millions de barils la semaine se terminant le 22 juin “a eu l’effet d’un électrochoc”, selon lui.
“Même si les stocks d’essence ont un peu augmenté et que les stocks de produits distillés se sont stabilisés, on ne peut que constater que la demande en brut est solide”, a souligné le spécialiste.
Or si la production reste aux États-Unis au niveau record de 10,90 millions de barils par jour, elle est perturbée dans différents pays.
En Libye notamment, la région productrice du nord-est est la cible de conflits armés entre le gouvernement d’union nationale reconnu par la communauté internationale et les autorités parallèles de l’Est, ce qui empêche une partie des exportations du pays.
Les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Italie ont exigé mercredi, dans une déclaration commune que la gestion des installations pétrolières passées sous le contrôle des autorités parallèles installées dans l’Est de la Libye revienne exclusivement au gouvernement d’union nationale reconnu internationalement.
Au Venezuela la production s’est fortement dégradée avec la crise économique et au Canada, l’arrêt accidentel la semaine dernière d’une mine de sables bitumineux diminue les extractions.
Quant à l’Iran, ses exportations sont menacées par la fermeté de Washington, qui a récemment menacé de sanctions tout pays recevant du brut iranien à partir de novembre.