Les cours du pétrole ont profité vendredi d’un regain d’appétit pour le risque après des signes encourageants pour la croissance mondiale en provenance de Chine et des Etats-Unis, et ce malgré un bond des réserves américaines de produits pétroliers.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s’est apprécié de 1,11 dollar pour terminer à 57,06 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Sur la semaine, il a gagné 7,2%.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de WTI pour le contrat de février, la référence américaine, a grimpé de 87 cents pour clôturer à 47,96 dollars. Sur la semaine, il a pris 5,8%.
“L’appétit pour le risque des marchés s’est amélioré avec l’optimisme sur l’avancée des négociations entre les Etats-Unis et la Chine sur les échanges commerciaux”, a noté Lukman Otunuga, analyste de FXTM.
Le ministère chinois du Commerce a en effet confirmé vendredi la tenue de discussions officielles en Chine lundi et mardi entre des représentants des deux pays pour tenter d’apaiser les différends qui les opposent et pèsent sur la croissance.
Par ailleurs, les baisses de production annoncées par l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et par ses partenaires début décembre commencent à être reflétées dans les données.
Le groupe pétrolier Saudi Aramco a notamment augmenté ses prix à la vente vers l’Asie malgré la chute des cours sur le marché mondial, “ce qui reflète le programme de baisse marquée des exportations”, ont commenté les analystes de JBC Energy.
Dans le même temps aux Etats-Unis, un rapport solide sur l’emploi en janvier et des propos jugés conciliants du patron de la Banque centrale américaine ont ragaillardi les investisseurs, ébranlés ces derniers temps par la crainte de voir la première puissance mondiale se diriger sous peu vers une récession.
Dans ce contexte, les cours ont beaucoup hésité après la parution du rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA), normalement de nature à peser sur les prix.
Lors de la semaine achevée le 28 décembre, la production d’or noir s’est maintenue à un niveau record dans le pays, les stocks de brut se sont stabilisés là où les analystes anticipaient un repli marqué, et surtout les réserves d’essence et de produits distillés (fioul et gaz de chauffage) ont bondi de respectivement 6,9 et 9,5 millions de barils.
Toutefois, a relevé Gene McGillian de Tradition Energy, “le marché ne semble pas considérer que ce signal sur la demande soit trop alarmant et semble juste vouloir reprendre son souffle après avoir baissé de 40% en à peine deux mois”.
Par ailleurs, les chiffres semblent tellement disproportionnés par rapport à la tendance des semaines précédentes qu’ils sont probablement fortement affectés par des ajustements de fin d’année, a estimé Andrew Lebow de Commodities Research Group.