Économie

Le pétrole rebondit après une série noire

Les cours du pétrole cotés à New York et Londres ont rebondi mercredi après avoir cumulé plusieurs séances de baisse, fragilisés par la crainte de voir l’offre de brut excéder largement la demande.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a terminé à 66,12 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 65 cents par rapport à la clôture de mardi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” (WTI) pour le contrat de décembre a pris 56 cents à 56,25 dollars.

Le Brent a ainsi interrompu une série de six baisses de suite et le WTI de douze chutes d’affilée, un record depuis la création du contrat américain dans les années 1980.

“Après douze séances consécutives de chute, cela fait tout de même du bien d’apercevoir le bout du tunnel”, a commenté Bart Melek de TD Securities.

“Ce qui a commencé avec un sentiment d’aversion au risque pour tous les marchés a été exacerbé pour le pétrole par les exemptions accordées aux importateurs de pétrole iranien”, ont rappelé les analystes de Goldman Sachs.

En assouplissant ses sanctions sur l’industrie pétrolière iranienne, Washington a créé un supplément d’offre imprévu alors que les autres producteurs pompaient plus pour compenser cette perte.

Résultat, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s’est inquiétée mardi d’une offre excédentaire de brut sur le marché en plus d’une demande plus faible que prévu, entraînant un plongeon des cours et la pire chute du WTI sur une séance en trois ans.

Mais la dégringolade de mardi, point d’orgue de la longue agonie sur le cours du brut new-yorkais, “a été un peu exagérée”, d’après M. Melek, ce qui a justifié selon lui le rebond de mercredi.

“Les fondamentaux du marché du pétrole ne sont pas si catastrophiques”, a-t-il ajouté.

L’Arabie saoudite, membre principal de l’Opep, a notamment affirmé lundi qu’elle envisageait de réduire sa production d’environ un million de barils par jour pour rééquilibrer le marché, bien que ce projet ait été critiqué par le président américain Donald Trump dans un tweet.

Sans réponse de l’Opep, “le marché a suggéré (que l’Organisation) n’avait pas le courage de tenir tête au président qui essaye de dicter la politique du cartel depuis son compte Twitter”, a commenté Phil Flynn de Price Futures Group.

L’Organisation se réunira début décembre à Vienne.

Avant cela, les données sur les stocks de brut américains seront scrutées jeudi par les analystes.

Pour la semaine achevée le 9 novembre, les analystes tablent sur une nouvelle hausse des stocks de brut (+3,25 millions de barils), et sur une baisse des stocks de produits raffinés, selon la médiane d’un consensus compilé par Bloomberg

Les plus lus