Les cours du pétrole ont terminé en nette hausse mercredi, rebondissant au lendemain d’une forte chute malgré l’annonce d’une nouvelle hausse des stocks de brut aux Etats-Unis.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a gagné 95 cents pour clôturer à 63,48 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” (WTI) pour la même échéance s’est apprécié de 1,20 dollar pour terminer à 54,63 dollars.
Ce redressement “n’a pas grand-chose à voir avec des fondamentaux qui auraient commencé à jouer en faveur de l’or noir mais (s’explique) par le fait que les prix deviennent relativement intéressants”, a estimé Fiona Cincotta, analyste pour City Index.
Depuis leurs sommets en quatre ans, atteints début octobre, les cours du pétrole ont perdu environ 30%.
Mardi, les prix ont notamment lâché plus de 6% et sont tombés à 61,71 dollars pour le Brent et à 52,77 dollars pour le WTI, leurs plus bas depuis respectivement décembre et octobre 2017.
Mercredi, le rapport hebdomadaire sur le niveau des réserves de produits pétroliers aux Etats-Unis “était certainement de nature à faire baisser les prix”, a commenté Andy Lipow du cabinet d’analyses Lipow Oil Associates.
Les stocks de brut ont en effet progressé plus que prévu et pour la neuvième semaine de suite.
Toutefois, “la nette accélération de la cadence des raffineries, si elle se poursuit, devrait permettre de traiter plus de brut et peut-être verra-t-on les réserves commencer à redescendre à partir de la semaine prochaine”, a remarqué Robert Yawger, de Mizuho.
Les investisseurs ont en tout cas “choisi d’ignorer les chiffres du rapport pour se tourner vers la réunion à venir de l’Opep”, a estimé M. Lipow.
Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires se réuniront à Vienne les 6 et 7 décembre et devront y décider de restreindre, ou non, leurs extractions.
“Mais l’incertitude sur la participation de la Russie (à d’éventuelles coupes), tout comme les derniers commentaires positifs du président Trump sur les relations entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite (…) ont fait naître des doutes sur une décision en faveur d’une baisse de la production”, a relevé Balint Balazs de Schneider Electric.
Après avoir assuré mardi que l’Arabie saoudite était un “inébranlable” partenaire de Washington et insisté sur la réactivité de Ryad à sa demande de maintenir le prix du pétrole à des “niveaux raisonnables”, le président américain s’est dans un tweet mercredi félicité que le prix du baril soit autant retombé.
“Merci à l’Arabie saoudite, mais allons encore plus bas”, a-t-il poursuivi.
Les remarques du locataire de la Maison Blanche “seront, dans deux semaines, de l’histoire ancienne”, a toutefois estimé M. Lipow.
“Le marché anticipe qu’en dépit des pressions du président Trump, l’Opep et ses partenaires réduiront leur production afin de faire remonter les prix et pouvoir atteindre leurs objectifs budgétaires”, a-t-il avancé.