Les cours du pétrole ont terminé en baisse jeudi après la diffusion d’un rapport contrasté sur le niveau des réserves de produits pétroliers aux Etats-Unis.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a cédé 77 cents pour terminer à 76,50 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE).
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” (WTI) pour la même échéance a perdu 95 cents pour clôturer à 67,77 dollars.
Selon le rapport hebdomadaire de l’Agence américaine sur l’Energie (EIA), les stocks de pétrole brut aux Etats-Unis ont reculé davantage que prévu la semaine dernière.
Mais parallèlement, les réserves d’essence et de produits distillés comme le fioul et le gaz de chauffage ont progressé plus qu’attendu par les analystes.
“Les raffineries continuent à fonctionner à un rythme bien plus élevé qu’habituellement à cette période de l’année, alors même que le pic de la saison estivale (pendant laquelle les Américains consomment beaucoup d’essence) est passé”, a remarqué Andrew Lebow de Commodity Research Group.
“Elles vont bien finir par freiner leur activité puisqu’elles vont être obligées d’effectuer des travaux de maintenance en septembre et en octobre”, a-t-il noté. “Mais en attendant, elles profitent des marges élevées puisque le brut extrait en abondance des champs de schistes dans le bassin permien ou ailleurs aux Etats-Unis reste peu coûteux et que le baril transformé se vend assez cher”, a souligné le spécialiste.
Par ailleurs, les raffineries américaines “ont bénéficié ces derniers mois des problèmes rencontrés dans d’autres pays, au Venezuela bien sûr, mais aussi dans certaines raffineries au Mexique ou au Brésil”, a souligné Robbie Fraser de Schneider Electric.
Le recul des prix du pétrole jeudi a aussi coïncidé avec un regain de vigueur du dollar. Une telle évolution tend à rendre plus chers, et donc moins attractifs, les barils de brut qui sont vendus dans la devise américaine.
Les marchés préféraient également rester prudents “alors que les conflits commerciaux pourraient connaître une escalade entre la Chine et les Etats-Unis”, ont commenté les analystes de Commerzbank.
L’administration américaine a déjà prévenu qu’une nouvelle vague de taxes de 25% portant sur 200 milliards de dollars d’importations chinoises pourrait intervenir en septembre.
Si ces mesures devaient affecter durablement l’économie chinoise, cela affecterait la demande en brut du pays.