Les cours du pétrole ont baissé mardi, à leur plus bas depuis deux mois, dans l’attente de la publication mercredi de chiffres hebdomadaires américains sur les stocks de brut, qui pourraient progresser pour la sixième semaine de suite.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a fini à 75,91 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,43 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” (WTI) pour la même échéance a perdu 86 cents à 66,18 dollars.
Les stocks de brut américains, dévoilés chaque semaine par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), n’ont cessé de progresser lors des cinq précédentes semaines, en avançant au total de 28,6 millions de barils.
Ces stocks évoluent désormais au plus haut depuis quatre mois.
“Les investisseurs se positionnent avant la publication de ce rapport”, attendu mercredi peu après l’ouverture du marché américain, a commenté Matt Smith de ClipperData.
Les analystes tablent sur une nouvelle hausse des réserves de brut de 3,21 millions de barils pour la semaine achevée le 26 octobre, sur une baisse de 2 millions de barils des stocks d’essence et de 1,5 million de barils des stocks d’autres produits distillés (fioul de chauffage et gazole), selon la médiane d’un consensus compilé par Bloomberg.
Plus généralement, les cours des bruts new-yorkais et londonien connaissaient leur deuxième séance de repli de suite dans “un marché frileux, alors que certains parient sur de nouvelles taxes américaines sur les importations chinoises”, ont commenté les analystes de JBC Energy.
L’administration américaine prépare une liste de nouvelles sanctions si aucune avancée n’est constatée en décembre en marge du G20 par les présidents chinois et américain, Xi Jinping et Donald Trump, selon des informations de l’agence Bloomberg.
“Il est difficilement concevable que la Chine continue à exempter ses importations de brut américain de tarifs douaniers”, ont estimé les analystes de Commerzbank.
D’après eux, l’imposition d’une taxe de 25% sur ces importations “rendrait le prix du brut américain prohibitif” pour ce pays et forcerait les Etats-Unis à trouver d’autres débouchés au moment où la Chine a été le premier client américain sur les sept premiers mois de l’année.
Du côté de l’offre, Washington appliquera à partir de la semaine prochaine ses sanctions contre les exportations de pétrole iranien.
“L’Arabie saoudite a promis aux États-Unis de garder des niveaux de productions élevés pour compenser cette perte de l’offre, cela empêche des achats frénétiques sur le marché”, a argué Fiona Cincotta, analyste chez City Index.