Les cours du pétrole ont baissé lundi alors qu’une potentielle contagion de la crise turque et ses conséquences sur la demande mondiale inquiètent les investisseurs, au moment où l’Opep a augmenté sa production de brut en juillet.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a clôturé à 72,61 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 20 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” (WTI) pour le contrat de septembre a cédé 43 cents, à 67,20 dollars.
“Le risque du côté de la demande de pétrole vient actuellement de la Turquie”, a commenté Phil Flynn, de Price Futures Group.
Plongée dans une crise qui a fait chuter sa monnaie de plus de 40% face au dollar depuis le début de l’année, Ankara a annoncé lundi des mesures pour tenter d’enrayer l’effondrement de la livre, sans grand succès.
La devise turque a poursuivi lundi sa chute et a continué d’affecter d’autres devises de pays émergents, tout comme les places boursières européennes et asiatiques, les marchés craignant notamment que la crise turque ne s’étende à ses partenaires financiers.
“Tant que le moral des investisseurs sera corrélé à la situation en Turquie, il faut s’attendre à ce que les actifs à risque souffrent”, a expliqué Jameel Ahmad, analyste chez FXTM.
Cette situation a également pour conséquence de faire monter le dollar en tant que valeur refuge, rendant moins attractifs les achats de matières premières libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d’autres devises.
Dans ce contexte, la hausse de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), selon son dernier rapport mensuel, a ajouté à la crainte des marchés de voir une offre en surplus marqué par rapport à la demande.
Les pays de l’Opep ont pompé 32,32 millions de barils par jour (mbj) en juillet, soit une augmentation de 40.700 barils par jour par rapport à juin, selon des sources indirectes rapportées par l’Opep.
“L’Algérie, l’Angola, l’Irak, le Koweït et le Nigeria ont augmenté leur production. Combinez cela aux craintes de guerre commerciale, qui pourrait avoir des conséquences substantielles sur la demande chinoise, et vous obtenez un sentiment négatif sur le marché”, a affirmé James Williams, de WTRG.
Les cours sont fortement influencés depuis plusieurs semaines par les annonces de durcissement des taxes douanières entre les Etats-Unis et la Chine, mais également par la mise en oeuvre par Washington de sanctions visant l’Iran, important producteur d’or noir.
“La force la plus importante sur le marché du pétrole se situe actuellement à la Maison Blanche”, a résumé Tamas Varga, analyste chez PVM.
Au sujet des relations irano-américaines, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a affirmé lundi qu’il n’y aurait ni guerre ni négociations avec les Etats-Unis.