Les cours du pétrole ont baissé lundi à Londres et New York, les inquiétudes sur la croissance mondiale occupant davantage l’esprit des investisseurs que les interrogations autour du retour des sanctions sur le pétrole iranien.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a clôturé à 77,34 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 28 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” (WTI) pour la même échéance a cédé 55 cents à 67,04 dollars.
“La forte volatilité sur les marchés financiers vient rappeler que l’économie mondiale ralentit et que ce ralentissement pourrait affecter la demande mondiale” de brut, a analysé Mike Lynch de SEER.
En pleine guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine et alors que de nombreuses entreprises américaines déplorent que les tarifs douaniers sont un frein à leur croissance, “les potentielles conséquences que l’on évoquait déjà il y a un an commencent à se concrétiser”, a ajouté le spécialiste.
Dans ce contexte, les investisseurs se préoccupaient moins des risques du retour la semaine prochaine des sanctions américaines sur les exportations de pétrole en provenance d’Iran, déjà largement anticipés.
Selon les analystes de Commerzbank, l’une des principales questions sur ce sujet est désormais de savoir “si des exemptions seront accordées à des pays comme l’Inde”, même si cela reste selon eux “peu probable”.
Il y a plusieurs semaines, des spéculations autour de possibles autorisations pour continuer à importer du pétrole iranien, sans subir de représailles américaines, avaient circulé, mais aucun élément concret n’est encore venu étayer cette hypothèse.
Dimanche, pour la première fois, l’Iran a vendu du pétrole à des acheteurs privés via une Bourse de l’énergie, mais l’offre n’a pas suscité l’enthousiasme des marchés. Le gouvernement a ainsi dû se contenter de vendre 280.000 barils, contre un million escomptés, à un prix inférieur à celui annoncé. L’opération pourrait avoir lieu une fois par semaine, selon l’agence Fars, proche des conservateurs.
Néanmoins, “en dépit des sanctions sur l’Iran, les investisseurs ne semblent plus avoir peur du risque de pénurie d’approvisionnement”, ont souligné les analystes d’ActivTrades.
“Des prix du pétrole plus élevés (sur les deux dernières années, ndlr), les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis et la force du dollar, particulièrement contre les devises émergentes, vont probablement peser sur la demande”, ont commenté les analystes de Barclays.
La force du dollar, monnaie de référence du pétrole, pèse sur le pouvoir d’achat des investisseurs utilisant d’autres devises.