Les cours du pétrole sont repartis nettement à la hausse jeudi dans un marché se concentrant sur une importante réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et sur la détérioration de l’industrie pétrolière au Venezuela.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a clôturé à 77,32 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,96 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” (WTI) pour le contrat de juillet a pris 1,22 dollar pour terminer à 65,95 dollars une heure.
L’Opep, qui s’est associée à d’autres producteurs, dont la Russie, pour limiter ses extractions afin d’éviter une surabondance sur le marché, se réunira officiellement à Vienne le 22 juin et les rumeurs vont bon train sur les décisions qui pourraient en sortir.
“L’abondance d’annonces et contre-annonces était à attendre à l’approche de (la réunion de) l’Opep”, ont expliqué les analystes de Energy Aspects.
La Russie et l’Arabie saoudite ont déjà prévenu qu’ils envisageaient désormais d’augmenter leurs objectifs de production.
Mais le ministre irakien de l’Energie a affirmé jeudi qu’une hausse des extractions de l’Opep n’était pas sur la table, selon une information de presse.
“L’Opep peut augmenter sa production pour compenser les pertes du Venezuela sans changer ses objectifs de production totale”, a commenté Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.
La situation au Venezuela, gros exportateur de brut, continue par ailleurs à faire l’objet de nombreuses spéculations alors que selon des informations de presse diffusées en début de semaine, le pays ne serait pas en mesure de répondre en juin aux commandes de plusieurs clients.
L’industrie pétrolière du Venezuela “fait face à de graves difficultés”, a commenté Matt Smith de ClipperData.
Selon les données de ce cabinet qui surveille les trajets des pétroliers à travers le monde, les exportations de brut du pays auraient augmenté en mai.
Mais “contrairement à ce qu’on pourrait penser, cela n’est pas un signe positif. C’est le reflet de la détérioration grandissante de leurs capacités de raffinage”, a indiqué M. Smith.
De plus, “il semblerait que le pays, qui remboursait jusqu’à présent certains de ses créditeurs en pétrole brut, ne soit plus capable de le faire”, a-t-il ajouté.
“Si l’industrie pétrolière vénézuélienne s’effondre complètement, il serait normal de voir les prix du brut remonter”, a souligné le spécialiste.
Cette perspective, associée à tous les risques géopolitiques surplombant le marché, suffisait à reléguer au second plan les données sur la situation aux Etats-Unis, où la production ne cesse d’augmenter et où les stocks de produits pétroliers ont fortement augmenté la semaine dernière selon le rapport de l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA) diffusé mercredi.