Les cours du pétrole ont terminé sur une note contrastée vendredi, marquant une pause à la fin d’une semaine au cours de laquelle les prix ont grimpé à leur plus haut niveau en quatre ans face à la crainte de voir l’Iran exclu du marché.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a cédé 42 cents pour finir à 84,16 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE). Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” (WTI) pour le contrat de novembre s’est apprécié de 1 cent pour clôturer à 74,34 dollars. Le pétrole signe ainsi sa quatrième semaine consécutive de hausse, le Brent ayant gagné 1,7% depuis vendredi dernier et le WTI 1,5%. Surtout, les barils se sont hissés mercredi en séance à des niveaux plus vus depuis fin 2014, à 86,74 dollars pour le Brent et à 76,90 dollars pour le WTI. “Le marché reste dominé par les interrogations sur l’impact des sanctions américaines contre l’Iran”, a observé Andy Lipow de Lipow Oil Associates. A partir de début novembre, Washington sanctionnera en effet toute entreprise qui importera du pétrole iranien, ce qui a déjà conduit une grande partie des acheteurs à se détourner de l’or noir venu du troisième plus grand producteur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). “Les exportations iraniennes ont chuté en septembre plus que nous ne l’attendions”, ont reconnu les analystes de Goldman Sachs, qui notent toutefois que “cette baisse a été compensée par les autres membres de l’Opep et la Russie”. Les ministres de l’Energie de la Russie et de l’Arabie saoudite, deux des trois plus grands producteurs mondiaux, ont affirmé mercredi produire à des niveaux records. Mais les analystes de Goldman Sachs se demandent si ces géants de l’or noir ont encore des capacités non utilisées pour compenser de nouvelles baisses venues d’Iran ou d’ailleurs. Du côté du troisième géant mondial du pétrole, les Etats-Unis, “l’offre ne se débloquera qu’à partir de l’été 2019, quand de nouveaux oléoducs” relieront les régions où la production bat son plein aux raffineries et aux ports, ont-ils ajouté. L’Inde a apporté un peu de marge de manoeuvre vendredi “en annoncant que ses raffineries continueront à importer du pétrole iranien en novembre”, a relevé M. Lipow. “Il semblerait au final que l’Inde, la Chine et la Turquie poursuivront leurs achats de brut en Iran, ce qui permettrait d’atténuer un peu l’impact des sanctions”, a-t-il noté. Le marché a peu réagi par ailleurs quand le prince héritier saoudien a affirmé, dans une interview à Bloomberg, que son pays comptait procéder à une introduction en Bourse du géant pétrolier Aramco d’ici 2021. |