Les cours du pétrole ont grimpé jeudi alors que l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial d’or noir, a suspendu “temporairement” ses livraisons par un détroit de la mer Rouge après une attaque de rebelles yéménites.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a gagné 61 cents pour terminer à 74,54 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE).
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” (WTI) pour la même échéance a pris 31 cents pour clôturer à 69,61 dollars.
“Les acteurs du marché se montrent fébriles face aux annonces de Ryad sur la suspension de ses exportations, qui pourraient déclencher des réponses de la part des pays voisins, ou des Etats-Unis”, a remarqué John Kilduff d’Again Capital.
L’Arabie saoudite a en effet décidé de suspendre les exportations de brut par le détroit stratégique de Bab el-Mandeb après l’attaque par des rebelles yéménites de deux pétroliers saoudiens en mer Rouge “jusqu’à ce que (…) le trafic maritime dans la zone soit sûr”, a déclaré dans un communiqué le ministre de l’Energie, Khaled al-Faleh.
Le conflit au Yémen oppose depuis 2015 le gouvernement, appuyé par une coalition militaire menée par l’Arabie saoudite, aux Houthis qui contrôlent notamment la capitale Sanaa. Ryad accuse son rival régional Téhéran de fournir des missiles balistiques aux Houthis, ce que l’Iran dément.
“Il est difficile de juger dans quelle mesure l’offre mondiale va être affectée puisque +temporairement+ peut vouloir dire tout ou rien”, a commenté Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.
Cet événement intervient aussi au moment où “sur la côte est de l’Arabie saoudite, le détroit d’Ormuz est revenu sur le devant de la scène, l’Iran menaçant récemment d’y perturber le trafic en réponse aux sanctions américaines”, ont souligné les analystes de Schneider Electric.
Si selon eux “les exportations ne devraient pas être à long terme bouleversées, ces deux événements rappellent le niveau élevé de risques géopolitiques qui planent actuellement sur le marché”, ont-ils noté.
Les investisseurs accueillaient par ailleurs positivement la trêve entre les États-Unis et l’Union européenne après une réunion mercredi entre le président américain Donald Trump et le chef de l’exécutif européen, Jean-Claude Juncker.