Les cours du pétrole ont terminé en hausse vendredi, dans un marché s’inquiétant des effets sur l’offre d’or noir des sanctions américaines sur l’Iran, mis en avant par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), et des tensions actuelles entre Washington et Ankara.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a fini en hausse de 74 cents sur l’Intercontinental Exchange (ICE), à 72,81 dollars.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” (WTI) pour le contrat de septembre a gagné 82 cents pour clôturer à 67,63 dollars.
La séance a été marquée par la publication du rapport mensuel de l’AIE, qui estime que le retour des sanctions américaines contre l’Iran menace l’approvisionnement en brut de l’économie mondiale.
“Quand les sanctions pétrolières contre l’Iran prendront effet, peut-être conjointement avec des problèmes de production ailleurs, le maintien de l’offre mondiale pourrait s’avérer très difficile”, y est-il notamment écrit.
Les perspectives pour le marché pourraient s’avérer alors “beaucoup moins calmes” qu’elles ne le sont aujourd’hui, estime l’agence basée à Paris.
Les sanctions américaines contre l’Iran, troisième plus grand producteur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), doivent entrer en vigueur à partir de novembre.
Le dernier train de sanctions s’était traduit par une chute des exportations de brut de 1,2 million de barils par jour (mbj) mais “cette fois-ci l’impact pourrait être encore plus sévère”, selon le rapport de l’AIE.
L’Agence note toutefois que pour l’instant, les inquiétudes sur l’offre se sont calmées, même si elle fait état d’un déclin surprise de la production saoudienne en juillet: elle a en effet baissé de 110.000 barils par jour (b/j) à 10,35 mbj, avec un déclin des exportations.
L’Opep publiera son propre rapport mensuel la semaine prochaine.
Le marché s’inquiète par ailleurs du regain de tensions entre Washington et Ankara lié à la détention en Turquie d’un pasteur américain.
Le ministère des Affaires étrangères turc a notamment estimé vendredi que la hausse des taxes sur l’acier et l’aluminium annoncée plus tôt dans la journée par le président américain Donald Trump affecterait les relations entre les deux pays, et a promis des représailles.
Cette crise diplomatique a fait chuter la livre turque, qui a perdu près de 24% de sa valeur dans la journée face à la monnaie américaine.
“Normalement la montée du dollar a tendance à peser sur le prix du pétrole”, car elle rend plus chers les achats de barils vendus en dollars pour les acheteurs munis d’autres devises, a rappelé John Kilduff, d’Again Cpiatal.
“Mais là, les investisseurs s’inquiètent des répercussions sur l’offre de pétrole dans le mesure où la Turquie accueille des oléoducs importants, comme ceux permettant les exportations en provenance du nord de l’Irak”, a-t-il ajouté.