Les cours du pétrole, après avoir beaucoup hésité, ont finalement terminé en hausse jeudi, les marques d’une baisse de la production de l’Opep permettant de reléguer au second plan les craintes d’un ralentissement de la demande.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a terminé à 55,95 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,04 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” (WTI) pour le contrat de février a pris 55 cents pour terminer à 47,09 dollars.
Les cours ont beaucoup oscillé en cours de séance, faisant dire à l’analyste de PVM, Tamas Varga, que “l’année commence comme la précédente avait fini, avec une volatilité exacerbée”.
Les cours ont notamment piqué du nez juste après l’ouverture de la Bourse de New York, elle-même affaiblie par le plongeon d’Apple qui a prévenu que ses résultats trimestriels seraient moins bons que prévu en raison du ralentissement de la croissance chinoise.
Cet avertissement signale encore un peu plus la fragilité de la croissance chinoise et laisse présager une demande terne de la part du premier importateur mondial d’or noir au cours des prochains mois.
Mais les investisseurs réagissent aussi à la possibilité d’une offre moins importante que prévu.
L’Arabie saoudite a ainsi exporté en décembre 7,25 millions de barils de brut par jour (mbj), soit moins que lors des deux mois précédents, selon des données compilées par l’agence Bloomberg à partir du suivi de navires pétroliers par satellite.
Ryad a ainsi “pris de l’avance sur son engagement à réduire sa production, ce qui est considéré comme un signal encourageant”, a remarqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. ”
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires ont en effet promis début décembre de limiter leurs extractions à partir du 1er janvier pour mettre un terme à la chute des prix, qui ont cédé environ 40% depuis début octobre.
La production continue par ailleurs à reculer au Venezuela et en Iran et “la capacité de la Libye à exporter est affectée par des conditions météorologiques défavorables”, a souligné M. Lipow.
Les investisseurs doivent toutefois prendre également en compte l’essor de la production des Etats-Unis, qui est devenu le premier producteur mondial d’or noir avec l’exploitation du pétrole de schiste.
Dans ce contexte, les données hebdomadaires de l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA) seront scrutées lors de leur publication vendredi.
Pour la semaine achevée le 28 décembre, les analystes tablent sur une baisse de 2,3 millions de barils des stocks de brut, sur une hausse de 2,7 millions de barils des stocks d’essence et sur une hausse des stocks d’autres produits distillés (fioul de chauffage et gazole) de 1 million de barils, selon la médiane d’un consensus compilé par Bloomberg.