Les cours du pétrole ont poursuivi jeudi leur hausse, atteignant en séance des plus hauts depuis juillet, toujours soutenus par une baisse des stocks américains à l’approche du retour de sanctions contre l’Iran.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a terminé à 77,77 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 63 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” (WTI) pour la même échéance a pris 74 cents à 70,25 dollars.
Vers 18H00 GMT, le Brent a touché 78,03 dollars, son plus haut niveau depuis plus d’un mois et demi, tandis que le WTI a atteint 70,50 dollars à peu près au même moment, dépassant le seuil symbolique des 70 dollars le baril pour la première fois depuis un mois.
Les cours ont continué à profiter du repli marqué des réserves américaines de pétrole, selon des données hebdomadaires publiées la veille par l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA).
“Les prix ont particulièrement bénéficié de la baisse des (stocks de) produits distillés due à un bond de la demande”, a commenté Sukrit Vijayakar, analyste chez Trifecta Consultants.
Ces données ont permis au marché de poursuivre sa dynamique haussière, les cours du Brent et du WTI ayant clôturé jeudi leur neuvième séance de hausse sur les onze dernières.
“La saison des déplacements en vacances se termine la semaine prochaine aux Etats-Unis. Il va être désormais très intéressant d’observer si, malgré la baisse de la demande en énergie et l’entrée des raffineries en période de maintenance, les cours se maintiendront ou non”, a commenté Bill O’Grady de Confluence Investment.
La hausse continue des prix sur le marché pétrolier a également été permise ces derniers jours par les inquiétudes entourant la mise en oeuvre en novembre de l’application de sanctions américaines sur le pétrole iranien.
Les pressions américaines limiteront fortement la capacité d’exportation du troisième producteur de l’Opep, d’autant que “les Européens ne vont semble-t-il pas être en mesure de maintenir l’accord iranien sur pieds”, d’après M. O’Grady.
“A en croire les données compilées à partir du suivi des tankers par satellite, les exportations iraniennes ont déjà chuté en amont des sanctions”, a noté Giovanni Staunovo, analyste chez UBS, qui estime que le débit sortant d’Iran aura diminué d’un million de barils par jour entre avril et fin septembre.
“L’Iran a du mal à trouver des compagnies maritimes prêtes à transporter son pétrole, qui craignent d’être à leur tour sanctionnées par les Etats-Unis”, a expliqué l’analyste.
Surtout, “il est assez difficile de prévoir qui va pouvoir compenser la perte du pétrole iranien sur le marché. Peut-être l’Arabie saoudite, peut-être les Etats-Unis, rien n’est sûr pour le moment”, a estimé M. O’Grady.