Économie

Le pétrole termine sans direction, l’Arabie saoudite et la Russie inquiètent

Les cours du pétrole ont fini en ordre dispersé mardi, l’inquiétude restant grande face à la perspective de voir l’Arabie saoudite et la Russie augmenter leur production de brut comme les deux pays l’ont suggéré en fin de semaine dernière.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a terminé à 75,39 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 9 cents par rapport à la clôture de lundi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” (WTI) pour la même échéance a lâché 1,15 dollar à 66,73 dollars par rapport à la clôture de vendredi, les marchés étant fermés lundi en raison d’un jour férié.

Alors que les cours du brut avaient atteint dans les semaines précédentes leurs plus hauts niveaux depuis fin 2014, l’Arabie saoudite et la Russie, deux des trois plus importants producteurs mondiaux, ont atténué les craintes d’un manque d’offre de brut sur le marché mondial.

Les deux pays, piliers de l’accord de baisse de la production qui engage 24 pays dont les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), envisagent désormais d’assouplir les limitations de production établies par cet accord.

Ils “ont commencé des discussions sur le sujet alors que l’Iran, également membre de l’Opep, pourrait voir ses exportations mises à mal par les sanctions des Etats-Unis contre le pays”, a noté Fiona Cincotta, analyste chez City Index.

Le ministre saoudien de l’Energie a annoncé vendredi qu’il rencontrerait ses homologues de l’Opep dans les prochains jours. Une réunion entre l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Koweït serait prévue samedi, a rapporté l’agence Bloomberg.

“Les baisses volontaires de production (à opposer au déclin non contrôlé des extractions au Venezuela et en Angola, ndlr) viennent principalement de cinq pays, la Russie, l’Arabie saoudite, le Koweït, les Emirats arabes unis et l’Irak”, a énuméré Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.

“L’Arabie saoudite pourrait combler le vide iranien sans trop se fatiguer, mais il faut qu’ils convainquent les Russes”, a estimé Naeem Aslam, analyste chez Think Markets.

Toutefois, la situation est plus compliquée qu’elle n’en a l’air, d’après John Kilduff d’Again Capital.

“L’Arabie saoudite est clairement le pays au monde qui décide de l’orientation des cours. Et lorsque l’on voit la vitesse à laquelle les prix reculent, il n’est pas exclu que Ryad change d’avis si les cours reviennent autour de 60 dollars”, a-t-il estimé.

“Il s’agit d’un virage très serré à aborder”, a encore estimé M. Kilduff.

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