Karim Younès poursuit sa tournée des sièges des partis politiques. Le coordinateur de l’instance de dialogue et de médiation était ce mercredi 28 août chez le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), le parti de Mohamed Saïd.
Dans un communiqué rendant compte de la rencontre, le parti considère que « tant que les mesures préalables d’apaisement ne seront pas satisfaites, tout débat relatif à l’organisation d’élections présidentielles sérieuses serait de portée limitée ».
« Bien plus, ajoute le PLJ, persister dans cette voie reflète une sous-estimation de la volonté de changement populaire clairement exprimée depuis le 22 février. Il va sans dire que même si ces élections venaient à être organisées sans tenir compte de ce courant irréversible qui mobilise de larges couches sociales, la légitimité du pouvoir serait remise en cause sitôt le nouveau président de la république investi ».
Le parti, qui se dit « tenu par les dispositions afférentes stipulées dans la plateforme du forum du dialogue national de Aïn Bénian », insiste en particulier sur « la libération des dizaines de citoyens arrêtés au cours des marches populaires et non impliqués dans des actions de destruction de biens ou de menace à l’ordre public », « le non harcèlement des activistes politiques », « la levée des entraves bureaucratiques étouffantes devant l’action politique et le mouvement associatif », « le respect de la liberté d’expression et l’ouverture du champ médiatique par la cessation des pressions exercées sur les médias pour modifier leur ligne éditoriale, allant jusqu’à la fermeture de sites électroniques », et « la protection des marches populaires par la levée des entraves à la circulation notamment aux abords d’Alger, et ce jusqu’à la satisfaction des revendications légitimes du Hirak ».
« Le dialogue responsable et sérieux constitue l’unique voie pour la construction d’un consensus dont se réclame le PLJ depuis sa création en 2012. Cette voie a été ignorée ou manipulée par le pouvoir jusqu’au jour où la révolution populaire pacifique l’a imposé le 22 février 2012 », estime en outre le PLJ pour qui « la crise que traverse le pays est une crise politique » et « appelle un traitement politique consensuel qui gagne à ne pas perdurer pour éviter ainsi les risques de dérapage et d’exacerbation de la tension ».