Quinze jours après son retour d’un séjour médical en Suisse, le président Bouteflika devrait reprendre du service ce lundi 17 septembre, en recevant, sauf annulation de dernière minute, la chancelière allemande Angela Merkel qui sera à Alger pour une visite officielle.
À l’occasion de cette visite, sa deuxième en Algérie après celle de 2008, la chancelière allemande sera reçue par le président Bouteflika et aura des entretiens avec le Premier ministre Ahmed Ouyahia, a précisé l’agence officielle.
Certes, le président Bouteflika a eu, jeudi 13 septembre, un entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron, pour évoquer les relations bilatérales « marquées du sceau du partenariat stratégique » ainsi que de la situation au Mali et en Libye. Il reste que c’est avec l’audience de ce lundi que le chef de l’État se remettra réellement dans le bain avec, à la clé, une activité qui exige un certain effort physique.
Il faut dire que la dernière activité officielle de Bouteflika remonte au 5 juin dernier, avec la tenue d’un Conseil des ministres. Son dernier échange avec une personnalité étrangère, un exercice qu’il affectionnait pourtant beaucoup dit-on, remonte au 3 avril dernier quand il avait reçu en audience l’ancien président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy Brey, venu en Algérie pour prendre part à la 7e session de la réunion bilatérale de haut niveau algéro-espagnole. Une audience qui aurait duré, selon des comptes-rendus de presse, une petite demi-heure. Autre responsable étranger à avoir un tête-à-tête avec le chef de l’État : le président turc, Tayepp Erdogan qui, à l’occasion de sa visite de deux jours en Algérie, s’était entretenu, le 27 février dernier, avec son homologue algérien.
Autrement dit, Mme Merkel sera la troisième personnalité étrangère à être reçue par le président algérien en cette année 2018. Mais au-delà du cachet particulier de cette visite (elle était initialement prévue pour février 2017 avant qu’elle ne soit annulée à la dernière minute à cause d’une bronchite aiguë qu’avait eue le chef de l’État) et de son importance pour les relations bilatérales entre les deux pays (elle peut bien donner une impulsion aux échanges économiques algéro-allemands), l’intérêt du séjour algérois de ce lundi de Mme Merkel est certainement ailleurs.
En effet, avec l’audience qui sera accordée à la chancelière allemande, Bouteflika signera sa « rentrée politique ». Les Algériens seront plus ou moins renseignés, à cette occasion, sur la santé de leur président, au sortir de son séjour médical suisse et après une éclipse publique de plus de trois mois.
En outre, la programmation (elle n’a rien d’innocent certainement) de cette visite, précisément à cette période pré-électorale (on est à six mois de la présidentielle d’avril 2019), peut bien avoir du sens. Les proches collaborateurs de Bouteflika veulent peut-être délivrer un message à ses adversaires comme à ses partisans qui, depuis des mois, réclament à cor et à cri un 5e mandat pour leur poulain, quant à la capacité physique du chef de l’État à diriger les affaires pays. Aussi, l’état physique qu’affichera le chef de l’État lors de l’audience de lundi va éclipser tout le reste et aura, quelque part, valeur de test pour lui.