L’Iran est a prêt à accepter la “repentance” des États-Unis en vue d’établir des “relations amicales” avec l’Amérique, a déclaré mercredi son président Hassan Rohani.
“Notre devise est d’avoir des relations amicales avec le monde entier”, a déclaré M. Rohani dans un discours devant les représentants du corps diplomatique étranger à Téhéran à l’occasion d’une cérémonie marquant le 40e anniversaire de la Révolution islamique.
“Même avec l’Amérique: si elle se repent […] s’excuse pour ses ingérences passées en Iran, et est prête à reconnaître la grandeur et la dignité de la nation iranienne et de la grande Révolution islamique […] nous sommes toujours prêts à accepter […] son repentir en dépit de toute l’injustice qu’elle nous a causé pendant des années”, a ajouté M. Rohani, dans ce discours transmis en direct par la télévision d’État.
Les États-Unis et l’Iran ont rompu leurs relations diplomatiques en 1980.
L’exigence d’un repentir des États-Unis (le “Grand Satan” dans la phraséologie officielle iranienne) n’est pas nouvelle puisqu’elle avait été formulée dès 1979 par les étudiants preneurs d’otages à l’ambassade des États-Unis à Téhéran pour permettre la libération des diplomates retenus.
En 2009, s’adressant de façon inédite aux dirigeants et au peuple iraniens pour Norouz, le Nouvel An persan, le président américain Barack Obama avait offert une main tendue à la République islamique.
“Nous savons que vous êtes une grande civilisation, et vos succès ont gagné le respect des États-Unis et du monde”, avait-il déclaré.
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, avait répondu le lendemain : “Changez et notre attitude changera.”
M. Obama a été le premier président américain en exercice à reconnaître, en juin 2009, que les États-Unis avaient “joué un rôle dans” le coup d’État de 1953 ayant renversé “un gouvernement iranien démocratiquement élu”, sans pour autant présenter d’excuses à l’Iran.
Il avait insisté le même jour sur les torts de la République islamique vis-à-vis de l’Amérique, notamment la prise d’otages à l’ambassade des États-Unis.
Cet épisode de détente a fait long feu avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, son discours résolument hostile à la République islamique et sa décision de sortir unilatéralement son pays de l’accord international sur le nucléaire iranien de 2015.
Réaffirmant en juillet 2018 que l’Iran ne pouvait “pas faire confiance aux États-Unis”, M. Khamenei avait déclaré que “l’idée que les problèmes peuvent être résolus par des négociations ou des relations avec les États-Unis est une erreur majeure”.