Le président vénézuélien Nicolas Maduro a échappé à une tentative d’assassinat, samedi 4 août, alors qu’il donnait un discours à Caracas.
Nicolas Maduro donnait un discours en marge d’un défilé militaire à l’occasion du 81e anniversaire de la Garde nationale vénézuélienne lorsqu’il a été la cible d’une attaque par des drones chargés d’explosifs qui ont visé le balcon présidentiel sur lequel il se tenait en compagnie d’ officiels et de hauts-gradés.
Une retransmission en direct du discours par la télévision nationale du Venezuela a été subitement interrompue quelques secondes après que le président et les officiels présents autour de lui aient regardé, l’air inquiet, vers le ciel et avant que les militaires au garde-à-vous devant la tribune ne prennent la fuite dans un mouvement de panique.
Le président Maduro est sorti indemne de l’attentat, a annoncé le ministre de la Communication Jorge Rodriguez lors d’une conférence de presse qu’il a donnée quelques minutes après l’attentat. Il a également confirmé que l’attaque a été menée avec plusieurs drones chargés d’explosifs qui ont pris pour cible la tribune officielle où se tenait le président et plusieurs hauts dignitaires vénézuéliens.
« À cause du nombre de détonations, des blessés sont à déplorer », a toutefois signalé le ministre de la Communication selon qui 7 militaires de la Garde nationale qui prenaient part à la parade ont été blessés et ont été évacués vers des hôpitaux.
L’attentat a été imputé par le ministre vénézuélien à l’extrême-droite opposée au président chaviste. « Ces actions montrent le désespoir que nous avons constaté chez plusieurs porte-paroles de l’extrême droite vénézuélienne haineuse, que nous avons dénoncés en permanence et qui ont été vaincus sur le terrain politique, celui de la guerre économique et sur tous les fronts ».
Des images prises au moment de l’attentat montrent le président Maduro protégé par ses gardes du corps qui ont fait écran autour de lui avec leurs corps des plaques pare-balles.
Nicolas Maduro est apparu en bonne santé à la télévision deux heures après la tentative d’assassinat qui l’a visé. « Je suis debout, vivant et victorieux, prêt à poursuivre les batailles qui me concernent à jamais », a déclaré le président Nicolás Maduro lors de son allocution.
« Certains des auteurs de la tentative d’assassinat sur ma vie ont été capturés et ils sont déjà traités, une partie des preuves a été récupérée », a indiqué le président vénézuélien qui a directement accusé l’extrême droite vénézuélienne d’être derrière l’attentat, confirmant ainsi les dires de son ministre de la Communication.
Le président vénézuélien a accusé nommément le président colombien Juan Manuel Santos. Celui-ci, très critique à l’égard de Maduro, avait déclaré fin juillet que la chute du régime au Venezuela était proche et qu’il souhaitait qu’elle survienne dès le lendemain, « si possible ».
L’attentat raté a suscité une vague d’indignation parmi les vénézuéliens qui ont été nombreux à manifester leur soutien au président contesté à l’intérieur, mais surtout, à l’extérieur du pays, pour ses positions anticapitalistes et anti-impérialistes.
Le hashtagh #RevoluciónIndestructible (révolution indestructible), lancé par les soutiens de Maduro avait été déjà repris près de 40.000 fois, une heure après l’attentat, le classant quatrième parmi les tendances mondiales sur Twitter.
Parmi les premiers messages de soutien adressés au président vénézuélien, celui du président bolivien, Evo Morales pour qui la culpabilité de « l’empire » dans cet attentat ne fait aucun doute. « Cette tentative d’assassinat qui est un crime contre l’humanité ne fait que montrer le désespoir d’un empire vaincu par un peuple courageux », a notamment déclaré le président bolivien sur Twitter peu de temps après l’attentat.