Le Parti des travailleurs (PT) tire la sonnette d’alarme sur l’explosion de la pauvreté en Algérie. L’alerte a été lancée par le secrétariat de son bureau politique qui s’est réuni en session hebdomadaire dimanche 26 septembre, a indiqué le parti dans un communiqué publié ce lundi 27 septembre.
Le PT dit constater, avec « effroi, l’explosion de la misère parmi les larges couches alors que les couches moyennes s’enfoncent de plus en plus dans la pauvreté en conséquence de l’effondrement sans précédent et continu du pouvoir d’achat ».
Le parti de Louisa Hanoune cite la flambée « démentielle » des prix de « tous les produits » de large consommation, atteignant « parfois les 100 % », « l’aggravation du chômage induit par les impacts du confinement aveugle sur les entreprises économiques et les services ainsi que la poursuite de la politique de non-emploi dans la fonction publique en cours depuis avril 2015 qui avait entraîné la suppression de un million d’emplois jusqu’à 2018. »
Le PT affirme que le déficit en postes d’emplois atteint les « 60.000 au minimum alors que seuls 16.000 sont annoncés » dans l’éducation nationale.
Le parti de Louisa Hanoune note une « hausse de 40 % » de prix des fournitures scolaires, ce qui a plongé dans la « détresse la majorité des familles désormais pauvres, alors que l’indemnité d’aide à la scolarisation de 5000 DA destinées aux familles nécessiteuses, un concept vague est aléatoire, qui ne couvre même pas 50 % des besoins. »
« C’est une véritable guerre sociale qui transforme de très larges pans de la société en déclassés et en parias », estime le PT, en ajoutant que « notre pays est en cours de délabrement accéléré ».
Le parti de Louisa Hanoune estime qu’au « lieu de redresser la situation, le gouvernement a décidé l’augmentation des prix des engrais à compter du 1er octobre programmant une nouvelle explosion incontrôlable des prix de tous les produits agricoles et plongeant les fellahs déjà étranglés par la récession, dans la faillite. »
Dans ses critiques, le PT n’épargne pas le ministre du Commerce Kamel Rezig, qui est « censé dégager les instruments de contrôle à même de stopper la folie meurtrière des prix », alors qu’il « renforce les spéculateurs, à travers la vente directe du fellah au consommateur qu’il encourage. Ce faisant, il institutionnalise la spéculation continue sur les prix. »
Le PT ajoute que cette « descente aux enfers provoque d’un côté la colère montante et la mobilisation des fonctionnaires et travailleurs dans différents secteurs, des agriculteurs, des populations qui se soulèvent contre la dégradation des conditions de vie et d’un autre côté, l’explosion de la mendicité et la violence urbaine, la Harga, expression violente du désespoir, désormais par milliers dont des familles entières, tuant par dizaines des jeunes, des femmes et des enfants, faisant ressembler notre pays aux pays déchirés par les guerres ou ravagés par la famine. »
Outre la situation économique et sociale, le Parti des travailleurs a abordé la situation politique du pays. Il dit constater avec « effroi que ce contexte de plus en plus chargé de dangers est alourdi par la répression violente qui va crescendo”.
« Cette marche à la généralisation de la criminalisation systématique de la liberté de pensée est accélérée par le recours à l’amalgame et à la généralisation de plus en plus systématique dans « la lutte contre le terrorisme » justifiant des accusations très graves à l’encontre des activistes, des journalistes, des avocats et des chercheurs parfois pour des faits antérieurs à décembre 2019 », dénonce le PT.
« Jamais, en temps de paix, une telle répression ne s’est abattue sur le pays semant la terreur et alimentant la colère chez la majorité », déplore le parti de Louisa Hanoune.