Le Qatar a approuvé mardi une loi mettant partiellement fin à un système controversé exigeant qu’un travailleur immigré obtienne une autorisation de son employeur pour pouvoir quitter le pays, selon l’agence officielle.
L’émirat compte environ deux millions de travailleurs étrangers, dont beaucoup sont employés directement ou indirectement sur de grands projets d’infrastructure pour la Coupe du monde de football qui aura lieu en 2022 dans ce petit émirat gazier du Golfe.
La loi, un décret pris par l’émir Tamim ben Hamad al-Thani, “régule l’entrée, la sortie et la résidence des expatriés”, indique la QNA.
En vertu de ce texte, seul 5% du personnel d’une entreprise devra désormais obtenir une permission pour quitter le territoire, ajoute-t-elle.
Le gouvernement n’a pas donné plus de détails, notamment sur l’entrée en vigueur de cette loi.
Son adoption “est une nouvelle étape dans nos efforts continus pour assurer à tous les employés immigrés au Qatar un travail décent et pour leur garantir une protection”, a déclaré le ministre du Travail, Issa al-Nouaïmi.
L’Organisation internationale du travail (OIT) s’est félicitée de l’adoption de cette loi “qui aura un impact direct et positif sur la vie des ouvriers étrangers au Qatar”, a déclaré Houtan Homayounpour, directeur du bureau de l’agence onusienne à Doha.
L’OIT a ouvert cette année un bureau dans la capitale qatarie après avoir été autorisée à superviser les réformes du secteur du travail pour une durée de trois ans.
Régulièrement critiquées pour les conditions de travail des travailleurs immigrés, les autorités qataries estiment avoir fait beaucoup d’efforts pour leur amélioration, avec l’abolition de la “kafala” –un système de parrainage très controversé– ou l’introduction d’un salaire minimum.
Mais des ONG comme Amnesty International affirment que les travailleurs immigrés dans l’émirat restent encore largement exploités.