Le Qatar, l’un des alliés les plus proches de la Turquie, a apporté son soutien à l’offensive turque contre des combattants kurdes en Syrie, affirmant qu’Ankara cherche à « préserver sa sécurité nationale ».
La porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Lulwa Al-Khater, a fait cette déclaration alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan a juré de poursuivre les opérations contre des cibles kurdes.
« L’Etat du Qatar a réaffirmé son soutien aux efforts déployés par la République de Turquie pour maintenir sa sécurité nationale à la suite des violations et des attaques terroristes perpétrées à l’intérieur des territoires turcs », a déclaré Mme Khater lundi à des médias d’Etat.
« Le lancement par l’armée turque de l’opération +Rameau d’olivier+ a été motivé par des préoccupations légitimes liées à la sécurité nationale et à la sécurisation des frontières, ainsi qu’à la protection de l’intégrité territoriale de la Syrie contre le danger de la sécession », a-t-elle dit.
L’offensive lancée samedi par l’armée turque et menée avec des rebelles syriens pro-Ankara, vise à déloger la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG) de la région d’Afrine, frontalière de la Turquie.
La Turquie accuse les YPG d’être la branche en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984.
Mais les YPG sont aussi l’épine dorsale d’une alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par Washington dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie.
Les relations entre la Turquie et le Qatar se sont considérablement renforcées depuis l’année dernière.
Erdogan soutient le Qatar dans la grave crise qui oppose depuis juin cet émirat du Golfe à quatre pays, dont les Emirats arabes unis, qui ont rompu toute relation avec Doha en l’accusant de soutenir des groupes extrémistes, y compris la confrérie islamiste des Frères musulmans.
La Turquie dispose d’une base militaire au Qatar. L’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a été le premier dirigeant étranger à téléphoner à M. Erdogan lors de l’échec du coup d’État en Turquie en juillet 2016.
Signe que le Qatar et les Emirats arabes unis divergent désormais sur à peu près tout, le ministre d’Etat émirati aux Affaires étrangères Anwar Gargash avait dès dimanche lancé un appel à l’unité aux pays arabes.
« Les développements autour d’Afrine soulignent la nécessité de restaurer le concept de sécurité nationale arabe », a-t-il écrit son compte Twitter. « Sans cela, les Arabes seront marginalisés et leurs terres seront ouvertes à tous ».